Scénario « ne rien faire », c’est défaire la République…

L’incompétence, l’amateurisme, la gabegie, la diversion, l’obscurantisme, l’absence d’ouverture sur le futur ont favorisé tous les dérapages (économique, financier, sécuritaire, etc.). La Nation tunisienne subit un complot wahhabite conçu par des pays gérés par des familles au solde du sioniste et de l’impérialisme international. Bref, notre République est menacée de décomposition et du chaos généralisé.
Les derniers évènements du Jbel Châambi en sont la preuve et témoignent à quel point le pays est vulnérable et est en proie à une catastrophe d’origine jihadiste!

Si le système de Sécurité Intérieure prouve d’énormes difficultés pour s’organiser et s’opposer aux fossoyeurs de la République, l’Armée Nationale, unie autour de son Etat Major, résiste bien aux tentatives de déstabilisation de la Tunisie. Les donneurs d’ordre des jihadistes du Jbel Châambi testent notre intelligence et notre capacité à s’opposer à de telles attaques. L’Institution Militaire a prouvé, sans conteste, qu’elle est capable de maitriser rapidement des situations complexes malgré le dérapage politique et l’absence d’un projet pour le pays.

Par ailleurs, rien n’indique que l’Armée républicaine est en mesure de faire face à une offensive terroriste-jihadiste-wahhabite de grande ampleur qui pourrait arriver de notre voisin de l’Ouest si le régime algérien tombe par un complot de type « printemps arabe ». Dans ce cas, il conviendrait de proposer rapidement un autre cheminement pour sortir la Tunisie de l’impasse et des risques d’implosion, de guerre civile, d’autant plus que l’insécurité s’installe jour après jour à nos frontières du Sud. La prolongation répétée de l’état d’urgence pose de sérieux problèmes pour l’Armée nationale et empêche cette dernière à faire face efficacement à tout danger venant de l’extérieur ou de l’intérieur de type Jbel Châambi. Le Martyr Chokri Belaid n’a-t-il souligné avant son assassinat que « l’armée tunisienne est la seule armée au monde qui n’est pas en état de guerre mais qui est tout de même sur le terrain depuis plus de deux ans ». Cet état de fait abouti in fine à l’épuisement de nos soldats et l’affaiblissement de l’armée. Espérant que ce scénario ne fait pas parti d’un programme stratégique de quiconque !

Tout le monde est averti que la Nation tunisienne fait face à un complot organisé par le jihadisme international visant l’anéantissement de la République et de ses acquis. Fermer les yeux devant la da’wa (appel- mission religieuse), c’est préparer le lit à la violence. On est en train de passer rapidement et progressivement de la da’wa au djihadisme. On assiste depuis le 14 janvier 2011 à la prolifération de structures religieuses donnant un enseignement prônant un islam rétrograde salafo-wahhabiste-jihadiste. Ne pas mettre fin aujourd’hui à l’existence de ces structures parallèles, c’est se préparer à une guerre civile dans deux ou trois ans.

La transition a échoué sur tous les plans. Il faut en tirer les conclusions et mettre fin à cet état de fait. L’UGTT a une responsabilité majeure pour influencer la décision politique par des actions de sensibilisation de la classe politique du danger du scénario « ne rien faire » car cette option implosera la République. L’Institution militaire a le devoir de tirer le signal d’alarme car le pays n’est plus en mesure de supporter cette gabegie et l’absence de vision.

En attendant que la classe politique se réveille de son sommeil mortel, l’institution militaire doit mettre en place une stratégie de défense citoyenne du territoire et de préservation de la sécurité des citoyens et de citoyennes. La mise en place d’une armée citoyenne est une urgence pour barrer la route au projet jihadiste. Les cadres retraités (ingénieurs, médecins, techniciens), jeunes diplômés-chômeurs et les citoyens et citoyennes volontaires peuvent renforcer la capacité de l’Armée nationale par une adhésion massive à ce corps républicain. Une armée d’un million de soldats est en mesure de faire capoter le projet wahhabo-sioniste qui consiste à défaire les Etats-Nations de la région arabe pour les remplacer par des entités minuscules obéissant aux ordres d’une oligarchie financière et religieuse.

La Tunisie n’est ni orpheline ni stérile. Seuls notre silence, notre égoïsme, notre indifférence, notre complicité et notre compromission peuvent transformer notre République en émirat insignifiant et permettre au wahhabisme de nous empoisonner.

Une Armée populaire nécessite des moyens colossaux qu’il faut réunir. La mise en place d’un fonds spécial citoyen est une exigence pour réussir cette entreprise de sauvetage de la Nation et de la République. Ce fonds peut être alimenté par des contributions volontaires, d’un impôt sur les grandes fortunes et pourquoi pas par les apports de ventes des biens mal acquis et confisqués à ZABA et à sa mafia.

Pour ma part, je tiens à annoncer solennellement que je me mets, à partir de cet instant, à la disposition de l’Armée nationale pour la servir.

Mustapha STAMBOULI