Des représentants de partis politiques de l’opposition, d’organisations et d’associations du gouvernorat de Gafsa ont tenu, mardi, une conférence de presse, au siège de la section de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), dans la ville de Gafsa, pour exprimer leur refus de ce qu’ils ont considéré comme “une politique de main-mise adoptée par le parti du Mouvement Ennahdha, afin de s’accaparer de ce qui reste des institutions et des structures publiques, dans la région”.
Ils ont souligné leur attachement aux “anciennes délégations spéciales consensuelles”, d’après leurs estimations. Les participants à la conférence de presse qui s’est déroulée en présence des membres des délégations spéciales relevant de Gafsa et d’El Gsar ont appelé les autorités concernées à réviser leur décision, tout en leur faisant porter la responsabilité d’être à l’origine de “la dégradation de la situation générale”.
Ils ont, en outre expliqué, dans leurs interventions, qu’ils sont déterminés à poursuivre les pressions jusqu’à ce que les autorités reviennent sur leur décision. Dans un communiqué rendu public, lundi après-midi, l’Union régionale du travail (URT) de Gafsa avait fait part de son rejet de ce qu’elle avait considéré comme “une décision irréfléchie” à propos de la désignation des membres des deux délégations spéciales des municipalités de Gafsa et d’El Gsar, sans faire participer les représentants des composantes de la société civile et des partis politiques dans la région.
L’URT avait, dans le même communiqué dont l’agence TAP avait reçu une copie, appelé les autorités régionales à revoir leur décision et à convoquer une réunion avec les composantes de la société civile pour désigner les membres des deux délégations spéciales des municipalités de Gafsa et d’El Gsar, loin de ce qu’elle a considéré comme “calculs partisans restreints”, tout en soulignant son soutien aux composantes de la société civile dans leur rejet de cette décision”.
De son côté, le gouverneur de Gafsa, Brahim Hemdaoui, avait expliqué, lundi, à la correspondante de l’agence TAP que “le remplacement de la délégation spéciale de la municipalité d’El Gsar, par une nouvelle équipe, s’inscrit dans le cadre d’une opération de renouvellement des délégations spéciales dans des municipalités à travers le pays “, soulignant que “la nouvelle délégation spéciale puise sa légitimité dans celle de l’Assemblée nationale constituante”.
Un décret publié dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT), la semaine dernière, a fait état du remplacement des délégations spéciales des municipalités de Gafsa et d’El Gsar par deux nouvelles, ce qui a été considéré par un groupe de représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile et comme “une étape douteuse visant à s’accaparer la délégation spéciale de cette municipalité par des parties appartenant à la troïka au pouvoir”.
Dans la municipalité d’El Gsar, les agents et les fonctionnaires avaient fermé leurs bureaux et suspendu le travail, lundi, en signe de protestation contre le remplacement de la délégation spéciale. Ils avaient observé un sit-in, avec le soutien d’habitants, de représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile et scandé des slogans exprimant leur refus de la destitution de la délégation spéciale qui selon eux “avait accompli convenablement sa mission, tout au long des deux dernières années”.