Des dizaines de personnes se sont rassemblées vendredi après-midi devant le théâtre municipal, sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, pour “revendiquer le droit des étudiantes au port du niqab”.
Le rassemblement, où la présence des hommes étaient beaucoup plus importante que celle des femmes, s’est transformé en quelques cercles de discussion autour de la question du niqab avec des passants qui ont exprimé “leur crainte pour l’avenir de la Tunisie”.
“Nous protestons contre les déclarations péjoratives de Tahar Ben Hassine, membre de Nidaa Tounes qui a qualifié le voile de harnais pour bétail”, a dit Wissem Othmane, coordinateur du comité de défense des femmes voilées et président de l’association des jeunes musulmans de Tunisie.
Cette action “est aussi pour protester contre la décision injuste du tribunal qui a innocenté le doyen de la faculté des Lettres, des arts et des humanités de la Manouba tout en inculpant les deux étudiantes au niqab”, a-t-il ajouté.
Parmi les passants qui étaient interpellés par les protestataires, équipés de hauts-parleurs, Hsan Mermech, professeur à la retraite, s’est indigné déclarant “j’ai l’impression que certaines personnes vivent sur une autre planète”. “L’Islam est tolérant. Notre religion parle du voile et pas d’autre chose”, a-t-il encore dit.
“La femme voilée a été persécutée sous l’ancien régime. Aujourd’hui, deux ans après la révolution, elle est encore victime de discrimination”, a soutenu pour sa part M.Othmane.
Une pétition sera signée pour demander le droit de la femme de porter le niqab ou le voile. Le document sera remis à la ministre des affaires de la femme et de la famille et au ministre des droits de l’homme et de la justice transitionnelle.
Parmi les protestataires, la seule femme avec niqab, Sonia Srarsa, diplômée de la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, a expliqué à l’agence TAP “depuis 2009, je n’ai pas pu trouver un emploi parce que je tiens à mon niqab dont je suis pleinement convaincue”, a-t- elle regretté.