“La science face aux fondamentalistes” est l’intitulé d’une conférence-débat qui aura lieu le mardi 14 mai à la Maison de l’Amérique latine à Paris à l’occasion de la parution en France du nouveau livre “La science voilée” de la physicienne et universitaire tunisienne Faouzia Charfi.
Ancienne secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur dans le gouvernement provisoire issu de la révolution en 2011, l’auteure offre à travers ce livre (plus de 200 pages) un “plaidoyer pour la science et l’autonomie de la pensée”.
Selon la présentation de l’éditeur Odile Jacob, le livre puise dans l’actualité récente mais aussi dans l’histoire pour retracer les relations entretenues par l’Islam et la science. Selon elle, les outils essentiels du progrès scientifique sont la raison, le doute et l’esprit critique. Et pour combattre ceux qui rejettent la science, l’auteur propose une incursion dans l’histoire des sciences qui, après un âge d’or des sciences arabes et la période réformiste du 19ème siècle, sont désormais marquées du sceau de l’ambiguïté. Elle rappelle que les progrès décisifs de la science sont le fruit du travail souvent solitaire des savants, leur persévérance et leurs résistances aux attaques dont ils sont l’objet mais aussi de leur enthousiasme pour la recherche et du bonheur que procure la découverte.
En montrant comment la science est bâillonnée, et l’expérience scientifique appauvrie afin de faciliter l’endoctrinement, l’auteure essaie de répondre à une question cruciale “Pourquoi dans le monde contemporain, les idéologies fondamentalistes arrivent, elles, à progresser en terre d’Islam comme en Occident à travers un mouvement créationniste qui dénie toute légitimité à la recherche et l’examen critique.
Le monde arabo-musulman, avance-t-elle, a su mettre en pratique du 9ème au 15ème siècle une remarquable rationalité scientifique qui lui a permis de réactiver et de transformer l’héritage des anciens tout en initiant de nouveaux champs an transmettant à l’Europe occidentale un admirable legs scientifique. Cependant, s’interroge l’auteure, comment cette pensée si féconde a-t-elle pu quitter la scène au cours des siècles suivants? Et comment un dogme religieux de plus en plus fossilisé a-t-il pu venir à bout d’une culture arabo-mulsmane si fortement irriguée par l’usage de la raison et de l’esprit critique?
A travers ce nouveau livre, elle analyse l’esprit ainsi le créationnisme pour dénoncer l’alliance objective des fondamentalistes anglo-saxons et musulmans qui s’acharne à contester la théorie de l’évolution et le sort qu’ils réservent notamment aux femmes relevant qu’on peut les combattre en ouvrant quelques pistes en ce sens.




