Le président du mouvement Nida Tounes, Béji Caid Essebsi a affirmé que la résolution des problèmes auxquels le pays est confronté « ne se fera pas sans l’implication du mouvement ».
« Sans Nida Tounes, les problèmes ne pourront pas être réglés, et nous ne pourrons pas les résoudre à nous seuls » . Intervenant, vendredi, à l’ouverture des travaux du conseil national de Nida Tounes, Béji Caid Essebsi a ajouté :
« le mouvement n’a pas rejeté le dialogue et refusé de traiter avec le parti au pouvoir », soulignant que « la gestion des affaires courantes du pays, dans les meilleures conditions, exige un large consensus et un dialogue entre tous les protagonistes ».
« Le mouvement Ennahdha qui ne croit pas au dialogue et ne veut pas traiter avec les autres, a échoué dans la gestion du pays », a-t-il soutenu, ajoutant que « celui qui dirige le pays actuellement, ne croit pas en l’Etat, au drapeau national, à l’indépendance et à l’émancipation de la femme ».
Evoquant la situation générale du pays, Caid Essebsi a fait observer que la crise en Tunisie « persistera en l’absence de dialogue », estimant que le rendement de l’actuel gouvernement « est en deçà des attentes des citoyens qui ont un sentiment d’insatisfaction face à la montée du phénomène du terrorisme dans plusieurs régions et à la détérioration de la situation économique, en plus du flou politique de la période à venir ».
« Nous ne sommes pas sur la bonne voie », a encore lancé Caid Essebsi, faisant douter de la possibilité d’organiser les élections durant la prochaine période vu le retard pris dans la mise en place de l’ISIE et du code électoral.
Pour ce qui est des évènements de Chaambi, le président de Nida Tounes a estimé qu’ils « ne datent pas d’aujourd’hui », notant qu’il n’est pas facile « d’en venir à bout aisément » et précisant que les groupes terroristes ont « fait de la Tunisie une base d’Al-Qaida au Maghreb arabe et entamé l’exécution de la troisième phase de leur agenda, celle des liquidations physiques dans le pays».
La lutte anti-terrorisme aux frontières tuniso-algériennes « ne peut se faire que dans le cadre d’une coopération et d’une coordination entre les deux pays », a jugé Caid Essebsi, considérant que « les terroristes sont arrivés à ce stade après avoir trouvé une grande marge de manuvre sur le sol tunisien en raison du laxisme de l’Etat dans la gestion de ce phénomène ».
« Il n’y a plus de confiance entre les citoyens et le gouvernement actuel », a estimé Caid Essebsi, mettant en doute l’aptitude de la Troïka à rétablir cette confiance face à « son rendement décevant ». Revenant sur les propos du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi qui s’exprimait la veille sur les évènements de Chaambi, estimant qu’ils sont moins graves que ceux de Rouhia, Caid Essebsi a jugé que l’auteur de pareils propos « est en décalage étrange de la réalité ».
Et d’ajouter : « Rached Ghannouchi ne sait pas que sous le gouvernement Caid Essebsi, une guerre était menée sur les frontières avec la Libye engendrant 1 million 300 mille réfugiés ». Cependant, a-t-il dit, ce conflit n’a pas permis l’entrée d’armes grâce à la vigilance des forces de l’armée et de la sécurité nationales qui se sont acquittées de leur devoir loin de toutes directives».