De source diplomatique fiable, Rached Ghannouchi accompagné de son “aide de camps”, Radhouan Masmoudi, l’homme du clair obscur, qui a balisé auparavant et sur des années, le terrain pour le Cheikh aux States et les a convaincus de son “islam modéré”, se rendraient très prochainement aux Etats-Unis.
Radhouan Masmoudi ne lâche pas prise. Rappelons que, depuis belle lurette, naturalisé américain, cet universitaire qui ambitionnait d’être nommé ambassadeur dans son pays d’adoption avait parcouru sur des années des kilomètres dans les couloirs du Congress américain s’engageant dans un plaidoyer quant aux exactions perpétrées à l’encontre des islamistes. Il continue sur sa lancée, malgré les échecs douloureux des politiques suivies par les gouvernements d’obédiences islamiste en Egypte et en Tunisie.
Il faut le comprendre, il ne peut faire autrement, lui, qui fantasme sur la magistrature suprême dans un pays où la présidence est devenue à la portée de tout un chacun.
Quant aux USA, cette puissance qui décide de l’avenir des autres nations et se nourrit de leurs richesses pour préserver sa liberté et sa démocratie, nous ne pouvons que nous étonner de la voir toujours à l’œuvre après les promesses faites par le Cheik dont le background reste toujours aussi “islamiquement extrémiste”.
Cette invitation surprise aurait-elle pour objectif de conforter Rached El Ghannouchi dans sa démarche dans la gestion des affaires du pays? De le rappeler à l’ordre? De lui donner une nouvelle feuille de route? Car si les USA n’ont pas encore saisi la portée des évènements qui ont eu lieu le 14 septembre devant leur propre ambassade, c’est que leur degré de réactivité laisse réellement à désirer. Etant donné que les promesses, il en a fait “notre Cheik” pour la préservation du modèle de société tunisien modéré et ouvert, et celle du CSP ainsi que des acquis modernistes du pays. Des promesses jamais tenues.
Et rien qu’à voir toutes les “mines” posées par le fameux Habib Khidhr, le rapporteur général du Comité de rédaction de la Constitution dans les différents projets de la Constitution de la deuxième République, on réalise qu’on ne peut jamais se fier aux promesses faites par les mouvements politiques islamiques.
Des mouvements qui suivent à la lettre la tactique de l’offensive et du repli. Ils sont dans le repli tant que l’air du temps ne leur sied pas et dans l’attaque dès que les choses se calment. Si les Etats-Unis n’ont pas compris cela, c’est que tous leurs think tank et leurs instituts d’études stratégiques ne servent à rien sauf s’ils veulent faire de la Tunisie un deuxième Irak, Libye ou nous renvoyer des siècles en arrière dans les méandres de la bêtise et du sous-développement. Mais à quoi bon, nous n’avons ni du pétrole encore moins de l’uranium.