Laura Baeza : La Tunisie constitue une priorité dans les relations de l’UE avec le Maghreb

L’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne (UE) en Tunisie, Laura Baeza, a affirmé, jeudi, que la Tunisie constitue une priorité dans les relations de l’UE avec la région du Maghreb.

« Au-delà du soutien politique au processus de transition en cours, l’UE compte doubler son aide à la coopération au profit de la Tunisie, en particulier, en matière de gouvernance, de relance économique, de développement des zones défavorisées et de création d’emplois », a ajouté Laura Baeza à l’ouverture d’un colloque organisé, les 9 et 10 mai à Tunis, sur le thème :« Les relations Tunisie-Union Européenne dans un contexte régional en mutation ».

Le colloque est organisé par l’Association des études internationales (AEI) en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert et le soutien de la délégation de l’UE en Tunisie. Introduisant le thème du colloque, Ezzeddine Kerkeni, président de l’AEI, a indiqué que les mutations profondes survenues en Tunisie et dans l’espace méditerranéen incitent à réfléchir sur le devenir de la coopération Tunisie-UE, partenaire stratégique, d’autant, a-t-il dit, que la vulnérabilité de l’espace maghrébin s’est considérablement accrue en termes économique, migratoire et terroriste.

« Est-il permis, aujourd’hui, d’espérer avec les mutations post-révolution et les situations générées par la période de transition, de construire un partenariat avec une vision de l’avenir qui tiendrait compte des multiples défis à relever ? », s’est-il interrogé. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi a indiqué qu’au lendemain des changements profonds qui ont transformé la région arabe et maghrébine, l’UE a pris conscience de la nécessité d’adopter une nouvelle stratégie à l’égard de son voisinage en mutation, notamment, ses voisins méridionaux.

La nouvelle stratégie des trois « M » (Money, Market et Mobility), ainsi que le principe « More for More », a- t-il expliqué, déterminent désormais « l’engament de l’UE qui s’inscrit dans une approche incitative et se base sur la responsabilité mutuelle ».

« La Tunisie post-révolution n’a pas tardé à répondre favorablement à l’appel de ces nouveaux paramètres des relations avec l’UE, l’objectif étant de consolider le statut qualitatif ayant imprégné les relations Tunisie-UE après le 14 janvier 2011 et de renforcer le dialogue politique et stratégique », a noté le ministre.

Abordant la question des mutations géopolitiques, l’Amiral Jean Dufourcq, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale (France) a axé son intervention sur la « triple charnière tunisienne » : sociétale, méditerranéenne et africaine, estimant que « la Tunisie est à l’intersection voire à la charnière des problématiques essentielles à la viabilité de l’espace stratégique européen ». La réussite de la mutation de la Tunisie est importante à la viabilité d’un ensemble beaucoup plus vaste, en l’occurrence, tout le Maghreb arabe, a-t-il dit.

A noter que ce colloque est un rendez-vous annuel depuis l’avènement des révolutions arabes, pour débattre des thèmes d’intérêt euro-méditerranéen en présence d’experts et de décideurs du pourtour méditerranéen. Trois axes sont abordés lors du colloque portant sur les thèmes : « Tunisie-UE face aux mutations géostratégiques et sécuritaires », « Tunisie-UE et l’impact de la crise économique » et « Tunisie-UE face à la pression migratoire ».