M. Mohamed Yahya Chamya, président exécutif du Groupe arabe pour le développement et l’autonomisation nationale « TAMKEEN », a affirmé que « la Tunisie peut être une source d’inspiration pour les pays arabes en matière de transition démocratique à condition qu’elle parvienne à relever cinq principaux défis ».
Il s’agit de lutter contre la pauvreté et la corruption, de booster l’emploi et l’investissement, outre la mise en place des fondements d’un développement durable dans les régions, a indiqué le responsable de TAMKEEN (ONG internationale) qui intervenait, jeudi, dans le cadre des travaux d’un forum organisé, à Gammarth (Banlieue nord de Tunis), sur le thème « les compétences tunisiennes opérant au sein des organisations internationales et régionales ».
Les participants à ce forum, dont les travaux se poursuivront pendant deux jours, analyseront les causes qui entravent le développement du processus de transition démocratique en Tunisie et les moyens de consolider cette expérience aux niveaux politique, social, économique, culturel et de développement.
Pour M. Chamya, relever ces défis nécessite « l’élaboration d’une feuille de route économique et de développement claire, outre une prise de conscience de la communauté internationale quant à l’importance de soutenir les efforts de la Tunisie dans ce domaine ».
Il s’agit, en outre, de mettre en place les fondements d’une démocratie réelle qui ne soit pas au service d’un parti ou une catégorie en question, mais qui prend en considération les préoccupations des citoyens notamment dans les régions défavorisées. L’objectif recherché, est de parvenir à des solutions concrètes à même de soulager la souffrance du peuple tunisien , a-t-il fait savoir.
Le président du groupe TAMKEEN a, par ailleurs, appelé à s’inspirer des expériences des pays ayant réussi à réduire le taux de pauvreté, tels que l’Afrique du sud, le Brésil et les tigres asiatiques.La représentante du PNUD ( programme des Nations Unies pour le développement), a, pour sa part, réitéré l’engagement des organisations onusiennes à soutenir les efforts de la Tunisie visant à réaliser les objectifs du millénaire, notamment, le renforcement de l’investissement et la lutte contre la pauvreté.
Et d’ajouter que le rapport du PNUD pour 2011, relatif aux défis de développement pour les pays arabes, a mis en évidence de grandes disparités aux niveaux de la distribution des richesses au sein d’un même Etat et à l’intérieur des régions elles mêmes. Ces disparités sont palpables au niveau des zones urbaines et rurales, a- t- elle souligné.
Le même rapport révèle l’absence d’égalité en matière de couverture sociale et de revenu, a précisé la responsable onusienne, rappelant que ces disparités ont constitué les principales causes ayant déclenché la révolution tunisienne (17 décembre2010/ 14 janvier 2011).
Les disparités, l’absence de justice sociale et la lutte contre la pauvreté et la corruption, constituent encore des priorités pour le processus de transition démocratique en Tunisie, a-elle affirmé.<br><br> Le responsable du département Moyen orient et Afrique du nord au haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme Fraj Fennich, a mis l’accent sur l’importance de concepts comme le dialogue national.
Cette conférence organisée à l’initiative de « Tamkeen » regroupe des experts tunisiens occupant des postes de direction au sein d’organisations internationales, tels que la Banque Mondiale (BM) et les organisations des nations unies, dont le PNUD, le haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, l’Unicef et des organisations régionales, comme la Ligue des Etats Arabes et la Banque Africaine de Développement (BAD).
« Tamkeen » est une fondation internationale à but non lucratif qui vise à responsabiliser les forces de la société civile arabe dans le cadre de la relance de la croissance, le renforcement des notions, des droits de développement, des principes de démocratie participative, la justice sociale, la citoyenneté et le respect des droits.