Le ministre des finances Ilyès Fakhfakh a indiqué, mercredi à Tunis, que le conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) se réunira, le 7 juin 2013 pour examiner le dossier relatif à l’octroi à la Tunisie d’un crédit à titre de précaution.
Le ministre a précisé que la Tunisie a le droit de recourir au FMI pour obtenir 400% de sa part souscrite au capital du FMI, soit environ 1,738 milliards de dollars, l’équivalent d’environ 2,7 milliards de dinars. En ce qui concerne les interrogations et les doutes ayant accompagné l’obtention par la Tunisie de cet emprunt, le ministre des finances a précisé que le FMI n’a pas soumis de conditions à la Tunisie en contrepartie de l’octroi de cet emprunt.
«Et d’ajouter: « La Tunisie a préparé des réformes économiques qui ont été entamées, depuis l’année 2011, c’est à dire avant le recours à cette institution financière internationale». Le ministre a relevé que les réformes du gouvernement concernent essentiellement la réforme du système de compensation et du secteur bancaire ainsi que le renforcement de la croissance du secteur privé et la relance des investissements privés, notamment dans les régions intérieures.
S’agissant des problématiques de développement, le ministre a précisé qu’un consensus a été obtenu concernant la plupart d’entre elles. Fakhfakh a relevé que le recours à un crédit auprès du FMI fait suite aux pressions exercées sur la balance des paiements, laquelle a fait ressortir une régression au niveau des réserves en devises (environ 10902 millions de dinars, soit l’équivalent de 102 jours d’importation, au 29 avril 2013, selon les données de la Banque centrale de Tunisie).
Parmi les autres raisons invoquées par le ministre, les difficultés d’accès aux marchés financiers internationaux pour mobiliser des fonds, et ce à cause de la baisse de la note souveraine de la Tunisie.
M. Fakhfakh a précisé que le prêt permettra de mobiliser des ressources financières importantes, ce qui donnera un signal aux investisseurs et bailleurs de fonds étrangers, sur la volonté politique du pays, d’engager des réformes financières et économiques nécessaires au rétablissement des équilibres financiers, à la relance de l’économie et à l’instauration de la stabilité sociale à moyen terme.
Le ministre des finances a passé en revue le calendrier de décaissement du crédit, affirmant qu’il y aura un retrait de 718 millions de dollars en 2013, soit l’équivalent de 1000 millions de dinars, ce qui représente le même montant à mobiliser dans le domaine des Sukuks islamiques. En 2014 et 2015, les retraits seront respectivement de 802 millions de dollars et de 218 millions de dollars, a-t-il ajouté.
Le taux d’intérêt de ce crédit à titre de précaution est estimé à environ 1,07 % et le remboursement se fera sur 5 ans avec un délai de grâce de trois ans.
Au sujet de l’audit externe de trois banques publiques à savoir la Banque de l’Habitat (BH), la Banque Nationale Agricole (BNA) et la Société Tunisienne de Banque (STB) ) et 8 de ses filiales, Fakhfakh a relevé que plusieurs difficultés ont été rencontrées lors de la réalisation de cet audit dont l’objectif est d’établir une stratégie cohérente en vue de la réforme du secteur bancaire public.
Il a précisé que “cette affaire a pris plus de temps qu’il n’en fallait” puisque l’appel d’offres international a duré plus d’un an et la sélection des offres a pris environ 9 mois.
Le responsable a souligné que l’opération de l’audit sera lancée en juin prochain, et ce en se référant à l’article 102 du décret régissant les marchés publics, qui permet au chef du gouvernement, à la demande du ministre concerné, d’examiner les résultats des appels d’offres pour choisir l’offre adéquate.
Il a fait savoir que sur les 22 sociétés étrangères et tunisiennes qui ont pris part à l’appel d’offres international relatif à l’audit des trois banques publiques tunisiennes, seules trois de ces sociétés ont été retenues après la sélection préliminaire.