Le ministre des Finances Elyes Fakhfrakh, a fait savoir que le gouvernement a pris un ensemble de mesures pour la réforme du secteur bancaire et le développement de sa rentabilité. Il s’agit notamment, de l’augmentation du capital de la STB et de la programmation, dans le cadre du budget 2013, de ressources supplémentaires de l’ordre de 100 MD, pour renforcer les fonds propres des banques.
Intervenant vendredi à une séance plénière de l’Assemblée nationale constituante (ANC), le ministre des finances a souligné en réponse à une question orale adressée par le député Mohamed Salah Chouaïb, qu’un appel d’offre international a été lancé dans le cadre du programme de réformes du secteur bancaire, pour procéder à l’audit de trois banques publiques ( STB, BH, BNA) et des sociétés qui en relèvent. Trois scénarios seront retenus à la lumière des résultats de l’audit, il s’agit de maintenir le statut actuel des trois banques publiques, de les fusionner pour constituer un pôle financier ou d’introduire un partenaire stratégique.
Le ministre a affirmé que jusqu’à présent, aucune décision n’a été prise, en attendant les résultats de l’audit qui devrait durer huit mois. La décision sera annoncée après son approbation par la commission supérieure des marchés publiques.
Le secteur bancaire compte, a t-il précisé, 42 banques dont 21 banques universelles, pour un total d’actifs de 70 milliards de dinars dont 38 % sont détenus par le secteur public, 13 sociétés financières ( leasing ) et huit établissements bancaires non résidents. D’après M. Fakhfakh, le secteur bancaire souffre de l’amplification de l’endettement (7 milliards de dinars, soit 13% de l’ensemble des engagements des banques), de la fragilité de la situation des banques, de la faible compétitivité et de défaillances au niveau de la gouvernance et de la gestion.
Il a ajouté que le ministère se penche actuellement sur l’élaboration d’un projet de loi pour la création d’une société de gestion des actifs des unités hotelières. L’objectif étant de résoudre le problème de l’endettement dans le secteur touristique, supporté à 80% par la STB.
Le ministre a évoqué, d’un autre part, les associations qui font les placements des fonds avec des marges de bénéfices très élevées, mettant en garde contre les risques encourus et l’impact négatif que pourraient avoir ces associations sur l’économie nationale.
Il a indiqué que la BCT a déjà déposé une plainte contre un nombre de ces associations qui opèrent hors du cadre réglementaires régissant le secteur financier en Tunisie.
Par ailleurs, il a évoqué l’existence d’associations spécialisées dans l’octroi des micro-crédits qui travaillent en partenariat avec la Banque Nationale de Solidarité.
En réponse à une question sur l’état d’avancement des opérations de restitution des fonds spoliés, des biens fonciers et des fonds enregistrés au noms des proches du président déchu, M. Fakhfakh a affirmé que la commission nationale pour la restitution des fonds placés à l’étranger, présidée par la BCT, se penche sur cette question et effectue les démarches nécessaires pour récupérer ces fonds.
Cependant, «les procédures sont très compliquées et nécessitent beaucoup de temps, notamment, sur le plan juridique, pour vérifier les sources de l’argent, que ce soit en Tunisie ou dans les pays qui hébergent les fonds spoliés.