Des professionnels et des syndicalistes opérant dans le secteur des viandes rouges ont exprimé leur refus d’appliquer toute décision unilatérale du gouvernement de fixer les prix des viandes rouges locales.
Ils ont ajouté, lors d’une rencontre de presse, tenue, jeudi, à Tunis, que “les prix proposés ne tiennent compte ni de la composante coût pour les producteurs et les vendeurs ni de la classification lors de la vente ».
Le ministère du commerce avait auparavant publié un décret fixant les prix de certains produits non compensés alors que les négociations se poursuivent au sujet des viandes rouges. Le président de la fédération nationale des métiers et des artisans (FNMA), relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), Mustapha Habib Testouri, a souligné qu’il est difficile de fixer les prix des viande rouges locales vendues en détail auprès des bouchers, vu la variabilité de leurs prix au niveau du marché du bétail.
Il a, par ailleurs, fait savoir que les ventes des viandes rouges ont baissé de 30%, au vu de l’augmentation de leurs prix auprès des éleveurs, outre la dégradation du pouvoir d’achat du citoyen. Concernant les prix fixés par le ministère du commerce, il a souligné l’impossibilité de les appliquer, vu leur impact négatif sur l’activité des bouchers, alors que la loi leur garantit une marge bénéficiaire d’environ 22%.
Il a précisé que «les professionnels refusent de mélanger des viandes locales avec des quantités de viandes importées dont le prix est d’habitude fixé à l’avance et plus que bas que celui des viandes locales pour atteindre les prix que le ministère du commerce veut appliquer au profit des consommateurs”.
Le président de la chambre nationale des bouchers Sadok Halouani a insisté sur la nécessité de résoudre l’équation entre l’offre sur le marché de bétail et la demande des bouchers et des citoyens, en soutenant l’agriculteur à travers la réduction des prix des fourrages, ce qui aura pour résultat immédiat la baisse des prix de vente des viandes rouges.
Il a également appelé à la séparation entre les viandes locales qui devraient être classées clairement sur la liste de l’offre et les viandes importées nécessaires à la régulation du marché pendant les période de pic de la consommation. Le président du syndicat tunisien des agriculteurs Karim Daoued a, pour sa part, souligné la nécessité de mettre à niveau les circuits de distribution des viandes rouges à Tunis, d’adopter la traçabilité pour la production locale et de faire face au phénomène de la contrebande de bétail.
Le représentant du groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait (GIVLAIT) Ahmed Slimane a assuré qu’il est impossible de fixer les prix des viandes rouges locales, du fait qu’il existe environ quatre races de bufs engraissés, ce qui rend variables leurs prix, alors que cela est possible pour les viandes importées, vu la clarté de leurs coûts.