Eh non ! Béji Caïd Essebsi, président du parti Nidaa Tounes, n’est pas malade, n’a pas été hospitalisé et n’est même pas fatigué. De source proche, il se porterait comme un charme et aurait profité d’une journée de repos, 1er mai oblige, suivant tranquillement les informations devant la télé et admirant le match opposant l’équipe de Barcelone à celle de Bayern Munich.
Nous aurions tout vu en matière de sales manigances entre rivaux politiques. Nous avons dû assister à des échanges virulents sur des plateaux de télévision, à des campagnes d’intox dénuées de tout fondement et même à des querelles de mégères et des ventes de produits de souks à la « Boumendil » au siège du Parlement. Nous avons même dû supporter, le cirque d’un Tarak Kahlaoui jouant à l’apprenti torero sur l’avenue Habib Bouguiba, mais de là à diffuser de fausses rumeurs touchant à la santé d’un leader politique, ça n’est pas « hallal » et ça ne fait pas partie des valeurs qu’on apprend aux bons musulmans… Ou peut-être que si… Certains penseraient-ils ainsi transformer leurs vœux de voir un rival politique disparaître, en réalité, détourner notre attention de la tragédie Jbel Chaambi ou de celle de la Constitution piégée ?
Ça serait donc une manœuvre de diversion comme d’habitude. Ou peut-être une reconnaissance de l’ignorance et de l’incapacité à gérer comme il se doit un pays hors clandestinité et dans la clarté du jour qui pousserait certains au désespoir ? Car un bon musulman ne souhaiterait pas la maladie à un vieux monsieur qui aurait préféré se prendre une retraite tranquille plutôt que de se sacrifier pour l’amour de la patrie. Car à défaut de trouver un leader capable d’assurer l’opposition, autant faire un voyage dans le temps et en ramener un qui soit capable de rassurer et d’assurer…
En fait, nous avions cru avoir touché le fond du temps de Ben Ali mais nous vivons aujourd’hui une situation de fond sans fond.
ABA