La présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néjiba Hamrouni, a indiqué que la Présidence de la République avait donné son feu vert pour la candidature du second postulant proposé par le SNJT, Hichem Snoussi, pour siéger à la HAICA (Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle
Jointe par téléphone par l’agence TAP, elle a déclaré avoir été informée de l’accord, par le conseiller auprès du président de la République, Chaker Bouajila, selon qui les neuf membres pressentis de l’Instance devaient se joindre mardi après-midi à une réunion prévue au Palais de Carthage. Il se confirme, par ailleurs, d’après Néjiba Hamrouni, que la composition de la HAICA sera annoncée le 3 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
La Présidence de la République, rappelle-t-on, avait récusé à deux reprises l’un des deux candidats du SNJT “sans en donner des explications”, à en croire des communiqués antérieurs du syndicat.
Dans un tout autre registre, la présidente du SNJT a révélé à l’agence TAP que le chef du groupe du Congrès Pour la République, à l’Assemblée nationale constituante, Haythem Ben Belgacem, lui avait notifié la décision de son parti de retirer sa proposition de loi sur la presse, présentée jusque là comme une “alternative” au décret-loi 115 relatif à la liberté de presse, d’impression et d’édition. La proposition de loi du CPR, a-t-elle rappelé, comportait pas moins de 13 peines privatives de liberté.
Selon elle, Ben Belgacem, qui est en même temps président de la commission du règlement intérieur et de l’immunité à l’Assemblée nationale constituante lui aurait promis de demander à ses collègues de l’ANC l’organisation de rencontres avec le syndicat des journalistes pour examiner de concert les éventuelles modifications susceptibles d’être apportées à l’article 121 de l’avant-projet de la Constitution prévoyant la mise en place d’une instance qui aurait un droit de regard sur l’ensemble des composantes du secteur, y compris la presse écrite. “Avec un tel article, s’il est adopté, nous retrouverions un nouveau ministère de l’Information”, a-t-elle dit.
La présidente du SNJT s’est réjouie de ces décisions dont elle a dit qu’elles interviennent en réponse aux revendications de “la Coalition civile pour la protection de la liberté d’expression”, dont la fondation avait été annoncée, lundi, avec l’aval de plusieurs organisations des droits de l’Homme et structures syndicales.
Les participants à la conférence de presse consacrée à l’annonce de l’avènement de la “coalition” avaient critiqué certaines dispositions de l’avant-projet de la Constitution “pour cause de restrictions à la liberté d’expression et d’inadéquation avec les standards internationaux en la matière”. Ils avaient également pointé du doigt “des tentatives de dévoiement du principe d’indépendance des instances constitutionnelles en charge de la presse et de la magistrature et le retardement délibéré de l’entrée en vigueur des lois organisant le secteur de la presse.