Les dossiers de la coopération sécuritaire, industrielle et commerciale entre la Tunisie et l’Algérie étaient au menu des entretiens du chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, et de la délégation l’accompagnant, lundi après-midi, au Palais du gouvernement à Alger, avec leurs homologues algériens.
S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de ces pourparlers, Larayedh a indiqué que ces entretiens “fructueux à tous les niveaux”, avaient été une opportunité pour réaffirmer la volonté qui anime les deux pays de développer leurs relations bilatérales et de les hisser à des paliers supérieurs dans les divers domaines. Ces entretiens ont, également, permis “de surmonter maintes difficultés qui pénalisent la coopération bilatérale”, a- t-il ajouté.
S’agissant de la coopération sécuritaire, le chef du gouvernement qui avait fait le déplacement à Alger pour une visite d’une journée a indiqué que les entretiens avaient permis d’aborder les mécanismes à même d’impulser la complémentarité et le partenariat entre les deux pays “étant évident que lorsqu’on parle de sécurité de la Tunisie et de celle de l’Algérie, il s’agit d’une sécurité commune” et qu’il est impératif d’approfondir et d’harmoniser la coopération “face à tous les défis sécuritaires aux frontières et à tout ce qui serait en rapport avec la criminalité et le terrorisme”.
Pour ce qui est du volet industriel, Larayedh s’est réjoui de “la volonté perçue auprès des frères algériens” de booster la coopération bilatérale dans ce domaine. Il a été convenu d'”encadrer” l’approvisionnement énergétique de la Tunisie, les détails devant en être réglés, ultérieurement, d’un commun accord entre les ministères concernés des deux pays, a-t-il ajouté.
Au cours des entretiens, a-t-il encore déclaré, l’accent a été mis sur la nécessité de faciliter les échanges commerciaux en parachevant certains aspects juridiques et en surmontant les difficultés et autres contraintes administratives en rapport avec le flux de marchandises, tant entre la Tunisie et l’Algérie, qu’à travers la Tunisie à destination de la Libye.
L’activation d’un accord antérieur sur “le flux commercial préférentiel” était, également, à l’ordre du jour des pourparlers, de même que la mise à l’étude des moyens de développer le partenariat entre les gouvernorats limitrophes, de part et d’autre de la frontière, notamment, par le lancement de projets bilatéraux dans les domaines des équipements collectifs et des infrastructures, à l’instar de l’eau, l’électricité et l’infrastructure routière. Le chef du gouvernement a indiqué que cette question figure au planning de travail de la Haute commission mixte dont les deux pays comptent organiser la prochaine réunion périodique, avant l’été 2013.
Ali Larayedh a fait part, lors de cette conférence de presse, de la détermination de la Tunisie “à aplanir toutes les difficultés relatives aux points de passage”, affirmant que les Algériens pourront “compter sur la Tunisie pour trouver toute l’assistance souhaitée et de bonnes conditions sécuritaires”.
En réponse à des questions de journalistes, Larayedh a souligne la “profondeur” des relations tuniso-algériennes, niant qu’il y ait des “tensions” entre les deux pays. “Bien au contraire, les relations bilatérales sont dominées par la confiance mutuelle et la clarté “, ainsi qu’une ” forte volonté politique commune de faire aboutir la coopération dans le cadre d’un vrai partenariat ayant une portée stratégique”, a-t-il dit.
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, été amené à évoquer le processus de mise en place d’une nouvelle Constitution, en Tunisie, “pour l’avènement d’un Etat démocratique civil et la préservation d’un modèle de société modérée et fière de ses racines”. Il a, dans ce contexte, mis en avant “les grands efforts consentis en faveur de la finalisation de ce processus, d’ici la fin de l’année en cours”.