Le Barreau courroucé d’avoir été « écarté » de la composition de l’Instance de l’ordre judiciaire

Le bâtonnier Chawki Tabib a indiqué que « la mise à l’écart du Conseil national de l’ordre des avocats de Tunisie de la composition de l’Instance provisoire de l’ordre judiciaire revient à exclure le rôle que devraient remplir les structures professionnelles dans les institutions en charge du service public de la justice ».

S’exprimant lors d’un symposium juridique international sur la Cybercriminalité, tenu vendredi à la Maison de l’avocat, Me Tabib a rappelé « le rôle actif joué par le Barreau en faveur de la concrétisation des objectifs de la Révolution de la liberté et de la dignité, son combat contre les atteintes aux libertés sous les régimes despotiques et son soutien permanent à l’indépendance du pouvoir judiciaire ».

Selon lui, « la tentative d’exclure le Conseil national de l’ordre des avocats en tant en tant que force influente qui compte sur l’échiquier politique du pays est l’expression d’un choix qui ne répond pas aux impératifs de l’étape à venir ».

Le bâtonnier a appelé à ne pas traiter avec l’Instance provisoire de l’ordre judiciaire, faisant au passage des remontrances à l’Assemblée nationale constituante dont il a dit qu’elle « a déçu les avocats ».

Le Conseil national de l’ordre des avocats a, par ailleurs, exprimé, dans une déclaration, son exaspération et son refus de « la politique de mise à l’écart » du barreau, en tant que pouvoir de proposition des avocats affiliés, de la composition de l’Instance provisoire de l’ordre judiciaire, « bien que le projet de loi prévoyait, dans sa forme initiale, la présence d’un avocat comme membre proposé par le conseil de l’ordre ».

Le Conseil de l’ordre a demandé au président de la République de « s’abstenir de promulguer la loi en question par respect pour l’indépendance de la profession d’avocat et des structures représentatives ». Cette mise à l’écart, estime-t-il, procède de « la politique d’exclusion systématique du Conseil de l’ordre des avocats, laquelle politique transparaissait déjà dans la loi sur l’Instance supérieure indépendante des élections et le projet de loi sur la justice transitionnelle ».

La déclaration souligne que l’article 6 de la loi « ne répond pas à la nécessité d’associer les avocats à la garantie de l’indépendance de la justice et ne satisfait pas aux exigences de la vision participative de l’organisation et du développement du service public de la justice ».