Des organisations et des syndicats des médias ont mis en garde, jeudi, contre « les tentatives répétées d’entraver la réforme du secteur de l’information et de l’exploiter à des fins propagandistes».
« Il agit là d’un danger sérieux pour le processus de transition démocratique et une menace de retour de la dictature », estiment-ils dans une déclaration commune.
« L’avant-projet de la Constitution comporte plusieurs dispositions qui sont diamétralement opposées aux principes de la liberté d’expression et aux standards internationaux dans ce domaine », avertissent les organisations dans un appel lancé sous le signe « la liberté de l’information est en danger ».
« Ces dispositions visent à compromettre le principe d’indépendance des instances constitutionnelles en charge des médias et de la magistrature », lit-on dans la déclaration. Les organisations et les syndicats dénoncent, également, l’acharnement du gouvernement à faire fi du cadre juridique régissant le secteur de l’information et à en violer les dispositions, faisant remarquer que ces pratiques ont contribué à la création d’un vide juridique et à l’émergence de médias partisans, aux sources de financement inconnues.
Ils critiquent, aussi, les nominations « arbitraires » à la tête des établissements médiatiques publics et dénoncent les tentatives d’abroger le décret-loi n°2011-115 relatif à la liberté de la presse, d’impression et d’édition et de le remplacer par un autre texte incriminant la liberté d’expression. Les signataires de cette déclaration regrettent, en outre, les tentatives visant à entraver l’application du décret n° 2011-116 portant création de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA).
D’autre part, ils condamnent les agressions successives et les menaces de mort ciblant les journalistes et reprochent le laxisme des autorités publiques dans la protection des journalistes et la poursuite en justice des auteurs de ces agressions. Cet appel a été lancé par la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), l’Association Yakadha (vigilance), le Syndicat tunisien des radios libres (STRL), le Syndicat général de la culture et de l’information et le Syndicat tunisien des journaux indépendants et partisans.