Au delà des multiples témoignages parfois académiques, recueillis pour le film doc-fiction “La planète rouge” de l’auteur et réalisateur syrien Samer Chourai, le message semble beaucoup plus simple: faire comprendre au monde qui peuple aujourd’hui la planète Terre que l’homme dès la préhistoire a été ingénieux, à sa manière, à son rythme, où qu’il soit, transformant indéfiniment ses perceptions et sa vision du monde.
Projeté en avant première hier soir au musée du Bardo -dans des conditions alarmantes- à l’occasion de l’ouverture de l’édition “zéro” du festival international du film du patrimoine “Med Memories”, le film rassemble un ensemble de témoignages de penseurs, d’oulamas, de professeurs universitaires mais aussi d’hommes ordinaires, de jeunes, de femmes et d’enfants ou chacun, à sa manière, se pose la question : qui suis-je, qui est-il, et comment est né l’univers?.
L’idée du film, explique le réalisateur à l’agence TAP n’est pas de parler de l’histoire des cultures, des religions, des cultes ni des confessions mais de focaliser sur tous ces éléments pour montrer à quel point l’Homme contemporain est disgracieux face à la planète qui le maintient en vie. Certes, l’homme s’est servi de son intelligence et de la science, a défié la technologie et a dépensé des milliers de dollars pour explorer l’inaccessible, “Mars” la planète rouge. Ce fut sans conteste une réussite scientifique grandiose. Mais dans cette course effrénée vers la découverte des mystères et des secrets d’au delà, ou le vide plane, l’Homme a oublié de mesurer l’importance de la “Terre”, source et origine de vie, dans ses aspects visible et invisible.
“Moi, je voulais renverser l’image” a indiqué le réalisateur. Et si la Terre ressemblerait un jour à cette planète rouge? c’est la question que chacun doit se poser: Pourquoi aboutir à une telle horreur alors que l’histoire est la tout près de chacun de nous. Pourquoi l’homme ne tire pas leçon de cette expédition, en essayant d’aimer cet univers qui peut contenir le monde dans toute sa diversité, pour assurer l’harmonie entre les civilisations, cultures et religions et préserver ainsi la continuité humaine.
Ecrit et réalisé en l’espace de deux mois, le film se veut plutôt un message de coexistence, de paix, de tolérance, loin de la haine, des guerres et tout esprit dévastateur de cette planète ou la beauté peut primer sur la laideur. Une laideur que seul l’homme est coupable de créer.
Avec des moyens très limités, le film est un choix artistique à travers lequel l’auteur a voulu parler de toutes ces époques, civilisations et cultures où le génie de l’homme s’est dessiné et s’est développé pour construire avant de démolir.
Implicitement, le film est aussi un appel pressant à préserver les lieux de mémoire, les lieux de culte, les zaouias, les mausolées et les traditions car ce sont des indications pour comprendre que notre monde s’est construit dès le commencement sur la diversité culturelle.
Ouvert avec un spectacle folklorique, “Med Memories”, qui se poursuivra jusqu’au 27 avril 2013, a beaucoup à faire cependant pour se tailler une position dans le domaine cinématographique, aux niveaux de la préparation et de l’organisation par l’Association de la Documentation Audiovisuelle du Patrimoine Tunisien (ADAPT).