Des experts et professionnels de la sécurité plaident pour une consultation nationale sur la réforme du système sécuritaire en Tunisie. Ils en ont fait part, samedi, à Tunis, lors d’une conférence sur le thème: “La réforme de l’appareil sécuritaire: les attributs de la police républicaine”.
Cette rencontre était organisée par la Fondation Al-Majd des études stratégiques, avec le concours du Syndicat national des forces de sûreté intérieure, à l’occasion du 57e anniversaire de la tunisification de la sûreté.
Dans sa communication, l’universitaire et chercheur en questions stratégiques, Alaya Allani, a estimé que le système sécuritaire en Tunisie devrait faire l’objet d’une consultation nationale à laquelle prendraient part tous les partis politiques et les composantes de la société civile pour définir les contours d’un appareil sécuritaire propre à garantir la sécurité du citoyen. Il a, surtout, mis en avant l’impératif d’assurer la neutralité de l’institution sécuritaire et de la mettre à l’abri des surenchères politiques et partisanes.
Pour lui, le succès de la réforme de l’appareil sécuritaire reste tributaire, après la révolution, du changement de stratégie sécuritaire intégrale par la remise en question des plans sécuritaires, la fusion de certaines structures sécuritaires, le développement de l’activité de renseignement, sans compter l’amélioration de la condition matérielle et sociale des agents de l’ordre et un effort conséquent en matière de logistique et de matériel d’autoprotection.
Pour Alaya Allani, la promotion du système d’enseignement et la diffusion de la culture démocratique protègent la société de l’extrémisme. Face aux groupes salafistes, il a, aussi, plaidé pour une politique sécuritaire à deux volets interdépendants: un volet sécuritaire pour explorer l’obédience jihadiste du courant salafiste et un volet politique en vue de les contenir et assurer leur réadaptation et leur réinsertion socioéconomique.
De son côté, le représentant du syndicat national des forces de sécurité intérieure, Nabil Yacoubi, estime que la réforme du système sécuritaire commande de procéder à un diagnostic de la situation présente et d’identifier les lacunes du travail de terrain des agents de l’ordre.
Il a, également, appelé à la conjonction des efforts de toutes les composantes de la société et à la mise en place de mécanismes appropriés, à commencer par l’écoute des préoccupations de l’agent de l’ordre, son implication dans le processus de réforme et l’adoption de critères draconiens de recrutement.
Le président du parti Al-Majd, Abdelwahab El Héni, souligne, lui aussi, que la réforme de l’appareil de sécurité engage la responsabilité collective des Tunisiennes et des Tunisiens, rappelant que la sûreté nationale figure parmi les premiers attributs de la souveraineté et de l’indépendance et que le rôle du système sécuritaire doit être sécuritaire avant tout et non un système de répression ou de coercition.