Le coup d’envoi du projet “Intégration de la migration dans la planification du développement” a été donné, jeudi, lors d’un atelier à Tunis.
L’atelier a été co-organisé par le secrétariat d’Etat aux migrations et aux Tunisiens à l’étranger et le système des Nations Unies avec le soutien de la direction du développement et de coopération (DDC) du département fédéral des affaires étrangères de la confédération Suisse.
L’impact attendu du projet concerne les politiques sectorielles de développement et le nouveau plan national de développement.
Le renforcement des capacités des institutions et organisations tunisiennes constitue par ailleurs un axe prioritaire du projet. Il sera suivi par la formation et la participation inclusive des acteurs impliqués.
On prévoit aussi la réalisation d’un manuel sur “l’intégration de la migration dans la planification du développement”.
Le manuel, qui sera publié par le Global Migration Group (GMG), comporte trois principaux axes. La première partie donne un aperçu du rapport migration et développement. La deuxième porte sur les processus pour intégrer la migration dans la planification du développement. La troisième partie propose des repères pour l’action et des pistes pour montrer l’apport de la migration au processus de développement.
“Il s’agit de mettre en place un processus participatif visant à accompagner la formulation du plan d’action national, à garantir la cohérence et la durabilité des politiques à travers le suivi, l’évaluation et le renforcement des capacités des parties prenantes en matière d’analyse et de formulation des problématiques du développement”, a expliqué Francesco Carella Chef d’unité de programme à l’Organisation Internationale de la Migration (OIM).
Un groupe de travail national sur la migration et le développement sera mis en place dans le but de favoriser la coordination entre toutes les parties concernées. Il se penchera sur l’élaboration d’un plan d’action national qui intègrera d’ici la fin du projet des démarches liées à l’intégration de la migration dans toutes les politiques de développement.
Ce projet conjoint OIM-PNUD, mené grâce à l’appui du GMG et de la DDC, a donné appui en premier lieu à l’élaboration des politiques et stratégies nationales en matière de migration et de développement dans quatre pays pilotes, dont la Jamaïque et la Moldavie. Le projet sera élargi à huit autres pays, dont la Tunisie.
La notion de l’intégration, a été définie par Mme Paola ALVAREZ (OIM Genève) comme étant le processus d’évaluation des implications de la migration sur toute action planifiée dans une stratégie de développement et de réduction de la pauvreté.
Le secrétaire d’Etat aux migrations et aux Tunisiens à l’étranger Houcine Jaziri a souligné que la migration est une responsabilité de l’Etat. Il a relevé que la Tunisie a été parmi les premiers pays à ouvrir le débat sur la migration et le développement dans un contexte de processus gouvernemental du forum global sur la migration et le développement.
M. Jaziri a ajouté “il faut traiter les problèmes de la migration autrement et différemment dans une approche plus globale”.
Le coordinateur résident des Nations Unies en Tunisie Mohamed Belhocine a relevé l’importance d’intégrer dans ce projet l’approche genre et d’accorder une plus grande attention aux catégories les plus vulnérables, a-t-il dit.
De son coté, Mme Leîla Saiji Joudane a souligné que la UNFPA contribuera à ce projet par la réalisation d’une étude sur l’impact de la migration sur les familles des migrants et apportera un appui technique afin de prendre en compte la question de la migration lors du prochain recensement.