Un meeting populaire du parti «El Massar» s’est tenu dimanche matin au palais des congrès à Tunis, au cours duquel, les représentants de plusieurs partis ont convenu de la nécessité de réunir toutes les forces démocratiques au sein « d’un front progressiste moderniste».Le membre du secrétariat national d’El Massar, Jounaïdi Abdeljawed a indiqué «que les forces démocratiques sont capables de s’unir et de dépasser leurs conflits marginaux, pour sauver le pays des dangers de la régression qui le menacent», considérant que les principes pour lesquels tous ont milité avant la révolution « ont été reniés après les élections de 2011, en l’absence de consensus et avec la montée de la violence et de la course au pouvoir».
Le secrétaire général du parti socialiste, Mohamed Kilani a averti du «risque de voir les nouveaux gouvernants, s’accaparer le pouvoir une seconde fois», indiquant qu’ils “vont ériger des potences à notre intention”.
Il a appelé le front populaire, l’union pour la Tunisie et toutes les forces progressistes à l’unité, en tant qu’unique garantie de parachever le processus révolutionnaire et faire face aux “forces de la régression” selon ses dires.
Dans son intervention, le secrétaire général du parti des patriotes démocrates unifié, Zied Lakhdhar, a estimé que “notre destin est de travailler ensemble, tout en étant différents”, faisant remarquer que “les gouvernants actuels de la Tunisie, parient sur l’éparpillement de toutes les forces qui osent leur faire face”.
Pour Ahmed Seddik, un des principaux leaders du front populaire «ce qui unit les forces démocratiques est plus important que ce qui les sépare», affirmant la nécessité d’uvrer sur la base d’un programme clair pour la prochaine étape et d’un vision commune pour «renforcer les points communs et réduire les litiges ».
Pour sa part, le coordinateur général de l’alliance démocratique, Mohamed Hamdi a affirmé que son parti n’adhère ni à l’Union pour la Tunisie ni au Front populaire, mais fera parti de tout front qui aura pour objectif « des citoyens libres dans une nation libre ».
La veuve du martyr Chokri Belaïd, Besma Khalfaoui a affirmé que toutes les tentatives de couvrir les personnes impliquées dans le meurtre de son mari ne font que renforcer la détermination de ses camarades et amis à identifier les instigateurs et les exécuteurs de cet assassinat», qu’elle a considéré comme étant une tentative « de faire taire la voix et la pensée libres et éclairées, en Tunisie».
De son côté, le porte-parole officiel du parti El Massar, Samir Bettaïeb a avancé « si nous sommes convaincus que ce qui nous unit est plus important, que ce qui nous divise, il serait bête de rester séparés».
Il a par ailleurs, souligné la nécessité de geler les prix des produits de base, de prendre des mesures fiscales urgentes pour réduire les déséquilibres de notre système fiscal et de lier le barème d’impôts suivant les tranches de revenus, à l’inflation.
Il faut répondre, d’après lui, à la demande d’une importante frange de tunisiens, concernant l’audit de la dette nationale, pour savoir s’il existe ou non ou non des dettes odieuses.
Il a, aussi, appelé à l’organisation d’une souscription nationale pour un fonds auquel contribueraient tous les tunisiens et qui serait dédié à la promotion de l’infrastructure de base dans les régions intérieures. Une forte participation a marqué ce meeting, auquel ont pris part plusieurs partis dont ceux qui ont adhéré à l’Union pour la Tunisie ou au Front populaire ainsi que des universitaires, des personnalités nationales et des artistes.
Des spectacles de musique engagée ont été présentés lors de cette réunion et des slogans scandés dont « Unité nationale contre la répression et la régression » et « le peuple veut savoir qui a tué Belaïd ». Les participants ont aussi, brandi des banderoles appelant à « un front unifié de toutes les forces civiles et démocratiques ».