M.Sadek Bedoui, président de la chambre syndicale des gérants et propriétaires des stations-services, a déclaré jeudi que les professionnels du secteur vont suspendre leurs activités les 15, 16 et 17 avril 2013, en cas de non réponse à leurs revendications.
Au cours d’une conférence de presse organisée, jeudi au siège de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), le responsable a expliqué la décision d’observer une grève par « l’absence de réponse de la part de l’administration aux revendications des professionnels» , notamment celles relatives à la lutte contre la contrebande et la vente de carburants sur les routes, outre l’augmentation de la marge bénéficiaire qui devra être fixée en pourcentage.
«L’activité d’un nombre de stations-services est en stagnation à cause de la hausse du nombre de contrebandiers qui vendent le carburant sur les routes à coté des agents de sécurité» , a-t-il indiqué. Et d’ajouter que certains contrebandiers vendent le carburant près des sièges de certains partis politiques sans pour autant être inquiétés.
M.Bedeoui a, par ailleurs, estimé que le phénomène crée un climat de grande concurrence pour les stations- services, notamment au niveau des prix du carburant vendu par les contrebandiers à des prix beaucoup plus bas. La marge bénéficiaire des gérants et propriétaires des stations-services estimée avant le dernier ajustement des prix des hydrocarbures (05 avril 2013) à 4,04 millimes, a atteint 3,84 millimes le litre , a-t-il précisé. Et d’ajouter que l’augmentation de la marge bénéficiaire constitue une « revendication urgente et essentielle » afin de faire face à la hausse des coûts (salaires, électricité et loyers ).
«Les salariés des stations-service recevront la totalité de leurs salaires en cas de grève », a -t-il soutenu. M.Ilyes Ayadi, membre de la chambre, a, pour sa part, mis l’accent sur les difficultés rencontrées par les stations vendant le gaz GPL utilisé en tant que carburant pour voiture. Ces stations bénéficient de la marge la plus faible estimée à 37,4 millimes le litre, a-t-il soutenu.
Il a en outre appelé à ajuster cette marge qui devra atteindre 46,2 millimes le litre pour permettre à ces stations de faire face aux coûts élevés et garantir la pérennité du secteur. La moitié des stations-services connaissent une régression de leurs ventes et certaines d’entre elles pourraient déposer leurs bilan si le phénomène de l’utilisation du gaz domestique subventionné comme carburant de voitures persiste. Le litre de gaz GPL est vendu 698 millimes alors que le litre de gaz domestique est vendu à 378 millimes, a expliqué le responsable syndical.