Le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia, a affirmé, mercredi à Tunis, que le pluralisme syndical “n’a pas apporté le plus mais a plutôt contribué à la multiplication des revendications et à créer des tensions au sein de certaines entreprises”.
“Les tensions sociales issues des surenchères émanant de certaines parties syndicales ont dépassé l’entreprise pour s’étendre à son environnement extérieur en dehors du cadre de travail”, a estimé M. Zaouia à l’ouverture d’une conférence sur “les litiges professionnels et la conciliation” organisée par le centre de formation et d’appui à la décentralisation relevant du ministère de l’intérieur.
“Le principal mécanisme pour le règlement des conflits professionnels est le dialogue et la mise en oeuvre de mécanismes juridiques”, a encore dit M. Zaouia à l’adresse des participants à la conférence parmi les premiers délégués et les délégués en charge des affaires sociales exerçant dans les sièges des gouvernorats.
M. Zaouia a aussi évoqué dans son intervention la mise en oeuvre du contrat social qui permettra de fixer les critères de représentativité syndicale ainsi que la mise en place, début 2014, d’un fonds d’assurance de l’emploi destiné aux employés des entreprises en difficulté.
De son côté, le secrétaire d’Etat chargé des affaires régionales et des collectivités locales Said Mechichi, a évoqué l’impératif d’enraciner au sein de l’entreprise une culture du dialogue et d’écoute en vue d’améliorer les relations sociales et d’instaurer une paix sociale pour éviter à la Tunisie et à ses institutions les conflits d’intérêt et les répercussions de la dérive sociale.
“La situation demeure fragile en dépit d’une nette amélioration, ce qui commande la vigilance et l’impératif de soutenir les entreprises en difficulté en vue de préserver un climat de paix sociale”, a-t-il dit.
La société civile et les médias assument “un rôle important” de sensibilisation aux défis de l’étape actuelle et de valorisation du travail en tant valeur civilisationnelle, sociale et morale, a-t-il expliqué, d’où la nécessité de faire prévaloir l’intérêt général particulièrement en cette conjoncture exceptionnelle.
M. Mechichi a aussi souligné l’importance de la conciliation en tant que fondement pour la résolution des litiges professionnels. L’échec du dialogue social risque de rendre les relations professionnelles plus tendues et d’entraver les réformes aux plans social et économique, a-t-il dit.
“La conciliation a contribué à rendre le climat social plus serein réduisant de 75 à 80% le nombre des grèves observées en 2012”, selon le directeur général de l’inspection générale du travail et de la conciliation, Kamel Omrane.