Le rapport final de la commission d’enquête et d’investigation sur les événements survenus place Mohamed Ali à Tunis le 4 décembre 2012, élaboré par l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), a affirmé “l’implication des ligues de protection de la révolution (LPR) et des partisans d’Ennahdha”.
Le rapport final présenté lors d’une conférence de presse samedi au siège de l’UGTT à Tunis cite deux rapports présentés par le ministère de l’intérieur ainsi que des enregistrements vidéos de scènes des incidents place Mohamed Ali réalisés par le ministère de l’intérieur, des chaînes de télévision et des caméras de l’UGTT.
Il s’agit aussi de films vidéo diffusés sur les réseaux sociaux tel “facebook”.
La présentation du rapport, qui fait référence à des témoignages et à un recoupement de scènes où apparaissent les agresseurs de l’UGTT, a été aussi argumentée par la projection de films vidéos des incidents du 4 décembre.
Au moment de la conférence de presse, un important rassemblement de syndicalistes encadré par un important dispositif de sécurité, était présent aux abords du siège de l’Organisation syndicale.
Les membres de la commission de l’UGTT ont souligné que le rapport du ministère de l’intérieur a présenté les événements dans un ordre chronologique. Ce rapport évoque la présence d’éléments des Ligues de protection de la révolution des régions d’Ezzahra, Hammam Lif, Tunis et des partisans du mouvement d’Ennahdha place de Mohamed Ali et dans les rues avoisinantes lors des événements du 4 décembre 2012.
Ils ont indiqué que les préparatifs pour empêcher la commémoration du décès du leader syndicaliste Farhat Hached et les agressions contre l’UGTT “étaient des actes prémédités”. Ils se sont appuyés en cela sur le fait que les agresseurs étaient avant le déclenchement des violences organisés en deux groupes. Un premier groupe de 500 personnes qui se trouvait place Mohamed Ali a rejoint après les agressions du siège de l’UGTT un deuxième groupe de 300 personnes se trouvant place de la Kasbah.
“Les membres de ces deux groupes, dont le nombre a été estimé à 800 personnes, ont cherché ensemble à empêcher la manifestation de l’UGTT”, ont-ils encore dit.
Les représentants de l’UGTT ont aussi affirmé que la constitution de certaines sections des LPR sont sans aucune base juridique et ne font l’objet d’aucun contrôle de la part des autorités publiques “ce qui constitue une menace pour la vie publique et pour la transition démocratique” ont-ils relevé.
Ils ont ajouté que le Cédérom de l’enregistrement des incidents réalisé par le ministère de l’intérieur “a été coupé puisque certaines séquences relatives aux actes de violences ont été supprimées sous prétexte que le caméraman du ministère n’a pas pu poursuivre l’enregistrement bien qu’il soit installé au premier étage d’un bâtiment situé en face du siège de l’UGTT”.
“La rapidité des incidents qui n’ont duré que quelques minutes reflète témoigne de la violence et de la rapidité des agressions”, ont encore dit les syndicalistes qui indiquent que les enregistrements ont montré que du gaz lacrymogène et des gourdins ont été utilisés contre les syndicalistes qui ont été poursuivis et contraints à se réfugier à l’intérieur du siège de l’UGTT.
Les militants de l’UGTT qui sont restés à l’extérieur ont été violemment attaqués citant en particulier un syndicaliste qui a été traîné dans la rue jusqu’à perdre connaissance, ont-ils dit.
“Face à ces événements la réaction des syndicalistes était justifiée et légitime parce qu’ils défendaient l’organisation et ses locaux» relève l’UGTT, affirmant que le rapport du ministère de l’intérieur et les séquences vidéo diffusées par les médias confirment l’existence d’un projet prémédité de violer le siège de l’UGTT et de forcer ses portes en utilisant des outils métalliques. Ils ont ajouté, citant le rapport du ministère de l’intérieur, que les actes de violence se sont poursuivis place la Kasbah par le jet d’objets contre les syndicalistes.
De son côté, Houssine Abassi, secrétaire général de l’UGTT a indiqué que «les campagnes de diffamation et de dénigrement contre l’Union et les syndicalistes cherchent à perturber l’organisation et ses structures et à faire pression pour la contraindre à adopter des choix imposés par les autorités ».
« L’UGTT est une force sociale qui assure un rôle d’équilibre et de consensus à tout moment où des défaillances surgissent dans le pays », a-t-il dit, affirmant que « nul ne peut restreindre le champ d’action de l’UGTT ou la dominer».