Le porte-parole officiel de la présidence de la République, Adnane Mansar a indiqué lundi que la composition de la Haute Autorité Indépendante pour la Communication Audiovisuelle (HAICA) sera annoncée en principe lundi soir.
Les concertations autour de l’instance de régulation des médias ont atteint un stade avancé. Ne reste que l’annonce du nom de son président, a précisé Mansar dans une déclaration à l’agence TAP.
Le président de la République provisoire Moncef Marzouki rencontrera ce lundi M. Kamel Labidi, président de l’Instance nationale pour la réforme de l’information et de la communication (INRIC) qui s’était auto-dissoute le 4 juillet dernier.
Le président Marzouki rencontrera également le nouveau président proposé de la nouvelle instance, a ajouté Mansar, notant qu’une fois certains détails réglés, l’annonce de la composition de la HAICA sera faite ce soir. Adnane Mansar n’a pas dévoilé le nom de la personnalité proposée pour la présidence de la HAICA, mais il a, néanmoins, assuré que « ses membres ont fait l’unanimité ».
De son côté, Kamel Labidi a souhaité, dans une déclaration à la TAP, voir cette nouvelle instance naître dans les plus brefs délais, ajoutant : « si la composition de la HAICA répond aux critères prévus par le décret-loi n°116 dont ceux de compétence, d’indépendance et d’expérience, nous la soutiendrons ».
S’agissant de la proposition de la commission des instances constitutionnelles d’inscrire dans la Constitution une instance pour la régulation du secteur des médias, tous types de médias confondus, Kamel Labidi a estimé qu’il s’agit là « d’un processus non judicieux».
D’après lui, la commission des instances constitutionnelles n’a pas pris connaissance des expériences de pays démocratiques dans ce domaine. Dans ces pays, la presse écrite et électronique s’autorégulent et sont affranchies de toute ingérence, a-t-il soutenu.
Dans une lettre ouverte aux trois présidences, en date du 25 mars 2013, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), l’INRIC et le syndicat général de la culture et de l’information ont fait porter au président de la République et à ses conseillers la responsabilité du retard dans la création de la HAICA, ainsi que les tentatives de mainmise sur cette instance.
Les trois structures ont dénoncé l’ingérence des partis de la Troïka dans ce dossier qui devrait, en principe, être épargné par les calculs étriqués et partisans, selon cette lettre. Elles ont exprimé également à l’opinion publique leur rejet de principe et leur boycott de la composition de cette instance, en cas de non respect des conditions et critères stipulés par le décret-loi n° 116 de l’année 2011. Ces structures se réservent aussi le droit de recourir au Tribunal administratif.