«La situation économique de notre pays n’est pas, encore, désastreuse, mais il est indispensable d’oeuvrer à maîtriser deux principaux indicateurs à savoir l’inflation et le déficit budgétaire», a indiqué M. Jalloul Ayed, ex-ministre des Finances dans le gouvernement Essebsi.
Présentant, samedi à la fondation Temimi, une conférence sur la problèmatique de “la préservation des intérêts nationaux dans un contexte de mondialisation”, le responsable a estimé que ces deux indicateurs peuvent avoir des mauvaises répercussions sur l’économie tunisienne. “Le gouvernement doit engager des réformes urgentes à même d’impulser le développement économique du pays. La principale réforme étant celle de la redéfinition du rôle et du fonctionnement de l’Etat. Nous devons en finir avec l’Etat providence qui monopolise et contrôle l’économie, pour aller vers un nouveau rôle de l’Etat, celui de superviseur et d’incitateur à l’investissement », a-t-il expliqué.
D’après M. Ayed, l’investissement privé est l’unique solution pour les deux problèmes majeurs de la Tunisie, à savoir le chômage et les disparités régionales. D’où, l’intérêt de mobiliser de nouveaux mécanismes et dispositifs, par l’Etat, afin d’impulser l’investissement. Il s’agit, primo, “de mettre en place un véritable système de micro-crédits pour financer des centaines de milliers de petits projets, en faveur des familles nécessiteuses, ce qui est en mesure de dynamiser le processus économique ».
Secondo, l’ancien ministre a insisté “sur l’impératif de créer un marché de fonds propres (fonds régionaux, fonds d’innovation, fonds sectoriels ), lesquels s’attelleront à appuyer les petites et moyennes entreprises. Ces fonds d’investissement accompagneront le développement des PME, en leur offrant l’opportunité de consolider leurs ressources financières, que ce soit pour affronter des crises, développer leurs activités, ou même créer de nouvelles filiales ».
Tertio, “il faut activer le partenariat public-privé pour la réalisation de grands projets (infrastructure ), en mettant en place un fonds générationnel, dont la principale mission est d’apporter une contribution financière aux projets d’envergure financés par le privé”.
Pour M. Ayed, d’autres réformes doivent être adoptées, dont notamment les réformes des système financier, éducatif, de la justice et de la culture. «Nous avons besoin, aujourd’hui, d’inculquer une nouvelle culture, à nos enfants, celle de l’excellence, de la performance, de la discipline et de l’innovation ».