La majorité des émigrés africains établis en Tunisie sont des hommes âgés entre 25 et 34 ans, ont confirmé les résultats d’une enquête présentée dimanche à Hammam-lif lors d’une réunion organisée à l’initiative d’un groupe de défenseurs des droits Humains et de syndicalistes.
L’enquête qui a concerné un échantillon de 100 émigrés a montré que “les émigrés établis actuellement en Tunisie trouvent beaucoup de difficultés pour construire des liens sociaux avec les Tunisiens et pour trouver un emploi”.
“Outre les mauvaises conditions de travail les émigrés africains dénoncent les agressions verbales et racistes dont ils sont victimes”, affirmant par ailleurs que “la majorité des émigrés africains ne cherchent nullement à s’établir en Tunisie qu’ils considèrent plutôt comme un pays de transit en direction de l’Europe”, souligne encore l’enquête réalisée en collaboration avec l’Union Européenne et l’UGTT.
Des témoignages d’émigrés, africains et syriens, parmi ceux qui résident actuellement en Tunisie pour poursuivre des études ou pour travailler, ont évoqué des cas “de ségrégations raciales dans les lieux publics et même au sein de certains établissements officiels”.
Pour ce qui est des droits des émigrés en Tunisie, la juriste Naima Nsiri a souligné l’absence d’une législation garantissant les droits des émigrés en Tunisie indiquant que “certaines dispositions sont restées lettres mortes”.
La juriste a aussi évoqué l’absence d’une volonté politique claire pour reconnaître les droits économiques et sociaux des émigrés citant à cet égard le brouillon de la constitution qui limite cette question aux dispositions prévues dans le système onusien des droits humains.
Le président de l’association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie a toutefois relevé une amélioration des conditions de vie des émigrés africains en Tunisie appelant à accroître les actions en coordination avec la société civile pour renforcer les liens d’amitiés entre l’Afrique et la Tunisie.