« L’endettement de la Tunisie constitue un danger pour l’économie nationale et pourrait la bloquer totalement », a estimé vendredi l’expert économique et financier Mourad Hattab.
M.Hattab, qui s’exprimait lors d’une conférence sur le thème «Quelle approche pour le sauvetage ? », a affirmé que le taux d’endettement réel atteint quatre fois le taux avancé par le gouvernement(48% du PIB).
Il a estimé «le total de la dette à 3889 millions de dinars, le déficit réel du budget de l’Etat à 7,9 %, et l‘inflation à 10% en 2012. Le dernier indicateur évolue à un rythme rapide, a-t-il dit.
Depuis la révolution du 17 décembre /14 janvier 2011, la croissance de l’économie tunisienne avait pour pilier la consommation au lieu de l’investissement ce qui a contribué à renforcer le chômage et la pauvreté, laquelle S’élève à 24%, selon ses estimations.
L’expert a indiqué que les écarts entre les classes sociales en Tunisie ont été confortés outre le développement de l’exode rural de 14%. Il a appelé à réviser le système fiscal en toute objectivité et à engager des réformes en matière de gouvernance du secteur financier, lequel a été classé par des agences internationales spécialisées parmi les secteurs vulnérables, que «l’Etat sera incapable de sauver en cas de crise».
Pour sa part l’expert économique Moez El Joudi a estimé que la réalisation d’un taux de croissance de 5 à 6%, devrait permettre à l’économie tunisienne de surmonter la crise qu’elle traverse.
L’absence d’investissement en Tunisie est du, selon cet expert, à l’absence de calendrier politique clair pour l’achèvement de la rédaction de la constitution et l’organisation des élections législatives et présidentielles outre la situation sécuritaire difficile.
«Les politiques, a-t-il dit, n’accordent pas une grande importance au volet économique, alors que tous les indicateurs économiques prévoient un effondrement de l’économie nationale.»
Pour sa part, M.Abdeljalil Edhahri, président de l’observatoire ILEF a appelé à l’adoption d’un plan de sauvetage consensuel du pays, impliquant tous les belligérants qu’ils soient des politiques ou les composantes de la société civile.
Ce plan, a-t-il précisé, doit servir l’intérêt national et non pas l’intérêt d’une partie au détriment d’une autre, appelant à éviter les tiraillements politiques à se consacrer au sauvetage de l’économie tunisienne.
Des experts en économie et en droit ont assisté à cette conférence organisée par l’observatoire national « ILAF » pour la protection du consommateur et du contribuable.