«L’investissement dans l’expérience transitoire tunisienne est un investissement dans la démocratie», a affirmé, jeudi en fin d’après-midi, à Berlin, le président de la République provisoire Moncef Marzouki. Lors d’une rencontre-débat organisée par la Fondation Kerber, Marzouki a tenu à rendre un hommage renouvelé au gouvernement allemand pour son soutien constant au processus de transition démocratique engagé par la Tunisie.
« La Tunisie est une carte gagnante. Sa Révolution a beaucoup plus de chances de réussir que d’échouer et son processus de transition démocratique ne peut plus faire marche arrière», a-t-il martelé devant un auditoire composé de représentants de la société civile, d’intellectuels, d’hommes politiques et d’universitaires.
« La Tunisie doit s’adapter ou périr », a-t-il soutenu, faisant part, à ce propos, de sa crainte de voir la Révolution tunisienne conduire au chaos et de contribuer, en conséquence, au retour de la dictature. « L’échec d’un processus de transition démocratique dépend en partie de son coût », a-t-il indiqué, estimant que « la Révolution syrienne a échoué avant même de commencer, compte tenu de son coût élevé en termes de pertes humaines et de dégâts matériels ».
« La Révolution tunisienne est la moins chère de toutes les révolutions du Printemps arabe », s’est-il félicité. Par ailleurs, le président Marzouki a plaidé en faveur de l’établissement d’un Etat démocratique, qui favorise la cohabitation entre laïcs modérés et islamistes modérés.
« Bannissons toute forme d’extrémisme et de fanatisme », a- t-il dit. Il s’est félicité, à cet égard, de la réussite de la Troïka au pouvoir qui, a-t-il dit, « illustre le succès de l’équation entre un parti islamiste, un parti laïc et un parti modéré ». Dans le même contexte, il a affirmé avoir confiance en le président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi.
« Je connais Rached Ghannouchi depuis 30 ans. Nous avons contribué ensemble à l’instauration de la stratégie de consensus », a-t- il indiqué. D’autre part, il a souligné avoir convoqué une réunion, la semaine prochaine, avec tous les partis politiques aux fins de résoudre toutes les questions litigieuses. En réponse à une question sur les Ligues de protection de la Révolution, il s’est prononcé « contre les formations qui agissent sous plusieurs couvertures, sous prétexte de protéger la Révolution ».
« Il ne peut y avoir de place en Tunisie aux formations ou aux milices qui prétendent défendre la Révolution. Elles doivent se transformer en des associations civiles ou se dissoudre », a-t-il conclu.