L’appel lancé par le président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki, en faveur de la conversion totale des ligues de protection de la révolution en associations civiles engagées, parole et acte, dans l’action politique et culturelle, a suscité un écho favorable auprès des représentants des partis participants, mercredi, à la cérémonie officielle marquant la célébration du 57ème anniversaire de l’indépendance.
Dans une allocution prononcée aujourd’hui, mercredi, le président de la République provisoire a également appelé l’Etat à veiller au contrôle du respect des actes constitutifs de ces Ligues et à les dissoudre de plein de droit, lorsqu’il s’avère qu’elles sont des “milices occultes”.
Les représentants de la majorité des partis se sont félicités de cet appel qui, selon eux, visent traduire un rejet de l’existence d’appareils parallèles aux organes et structures de l’Etat.
Ahmed Khaskhoussi (Mouvement des démocrates socialistes) a affirmé que l’allocution du président de la République est “positive”, dès lors qu’elle réaffirme le rejet par l’Etat de l’existence de structures parallèles sous quelconque forme ou appellations, formant le souhait de voir cet appel prendre corps pour le bien de la Tunisie et des tunisiens et de se pencher sur les questions cruciales au lieu de focaliser l’intérêt sur des questions marginales.
Hamadi Jebali, chef du gouvernement démissionnaire, a affirmé qu’il est du devoir de toutes les associations de se conformer à la loi, relevant que la création ou l’interdiction des associations d’exercer leurs activités sur décision politique remonte à une époque révolue.
Il est nécessaire que cet appel ne soit pas l’objet de manipulations dans des campagnes aux visées occultes, a-t-il dit, et qu’il ne servira pas d’un alibi pour dissoudre une quelconque formation reconnue par la loi, abstraction faite de son appellation.
“La loi est au-dessus de tous et seule la justice est habilitée à sanctionner les contrevenants à la loi”, a-t-il soutenu.
De son côté, Abdesselam Chaabane, du Congrès pour la République (CPR), a estimé que l’appel lancé par le président Marzouki est “consciencieux et responsable” et ne manquera pas de calmer les esprits sur cette question et épargnera au pays les risques de sombrer dans la violence.
Cette position n’est pas partagée par Omar Chétoui (CPR) qui a affirmé que cet appel n’est pas en soi “une solution”, précisant que le changement des appellations ou de la forme, peut servir à distraire l’attention sur l’exercice la violence.
De son côté, Ahmed Nejib Chebbi (Parti républicain), a souhaité que le président de la République provisoire adopte une position “plus ferme” envers les Ligues de la protection de la révolution, mettant l’accent sur l’impératif de hâter leur dissolution.
“Faut-il attendre le lynchage à mort d’un autre Lotfi Nagdh ou d’autres agressions ciblant des meetings de partis pour décider de la dissolution de ces ligues?”, s’est-il interrogé. Il a ajouté que les Ligues de protection de la révolution ont démontré à maintes reprises qu’elles ne respectent la loi.
“Ce qui ouvre droit à leur dissolution, afin que leurs adhérents s’engagent dans l’action partisane ou intègrent les institutions de la société civile”, a-t-il dit.
De son côté, le président du mouvement “Ennahdha“, Rached Ghannouchi, a qualifié de “normal” l’appel lancé par le président Marzouki visant à intégrer les LPR les institutions de la société civile, sans pour autant les dissoudre soulignant l’impératif à ce que la Loi soit appliquée à tous, sans exceptions.
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