Une excision est, dans son sens le plus général, l’ablation d’une partie de tissu biologique. Mais le terme excision est plus communément utilisé pour désigner l’excision du capuchon voire du clitoris en entier. L’excision du clitoris, qui est une mutilation génitale féminine (MGF), implique l’ablation de la partie externe prépondérante du clitoris (clitoridectomie) (équivalent de l’ablation du gland chez l’homme) et de son capuchon.Géographiquement, la pratique se rencontre dans de nombreuses parties du monde. Elle est la plus courante en Afrique subsaharienne et dans quelques régions du Proche-Orient et de l’Asie du Sud-Est (Indonésie et Malaisie). Dans les pays occidentaux, ces pratiques se retrouvent dans les communautés issues de ces pays. Selon les pays, la proportion de femmes excisées varie de façon importante, allant de 1,4 % au Cameroun à 96 % en Guinée au début des années 2000.
On considère qu’environ 100 à 140 millions de femmes ont subi une excision (principalement en Afrique). Environ 2 millions de fillettes sont susceptibles de subir une telle mutilation tous les ans. Selon une étude de l’INED, 50 000 femmes ont subi des mutilations sexuelles et vivent actuellement en France.
L’excision est actuellement défendue au nom de :
– la préservation de la virginité (considérée comme un idéal féminin au mariage),
– l’amélioration du plaisir sexuel masculin (par le rétrécissement du vagin ou de l’orifice vaginal)
– l’interdiction de l’accès à l’orgasme des femmes (considéré comme malsain par les partisans de l’excision),
– raisons hygiéniques,
– raisons esthétiques,
– patrimoine culturel ou traditionnel (initiation à l’état de femme, peur que le clitoris n’empoisonne l’homme ou l’enfant à la naissance…).
Dans de nombreux cas, on observe que les mères participent activement aux mutilations de leur(s) fille(s) dans le but d’améliorer leurs chances de faire un « bon » mariage.
La lutte contre l’excision fait partie des grands programmes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Unicef. Cette dernière a même fait du 8 février 2006 la « Journée internationale de tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines ».
De nombreux traités internationaux évoquent également l’interdiction de l’excision et des mutilations sexuelles féminines en général : il s’agit notamment :
– de la convention internationale sur les droits de l’enfant (CIDE),
– de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes (CEDEF),
– de la charte africaine sur les droits et le bien-être de l’enfant,
– de la charte africaine sur les droits humains et ceux des populations,
– du protocole additionnel sur les droits des femmes dit protocole de Maputo.
En 2002, lors d’une Assemblée générale des Nations unies, la totalité des représentants se sont engagés à mettre fin aux mutilations sexuelles et à l’excision d’ici à 2010. Cette date est plutôt ambitieuse, malgré les récentes annonces (novembre 2005) faites en Afrique, où plusieurs exciseuses ont déposé leurs instruments (des lames et des couteaux, parfois rouillés).
(Source: wikipedia)