La relance de l’économie tunisienne reste tributaire de l’aboutissement à un consensus entre les différents partis politiques, seul à même de rétablir la stabilité aux niveaux sécuritaire, économique et social, a déclaré M.Hamadi Jebali, Chef du gouvernement démissionnaire, au terme d’un conseil ministériel restreint, tenu vendredi à Dar Dhiafa(Carthage).
Le conseil qui a réuni le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), les ministres des finances, de l’investissement et de la coopération internationale et le ministre en charge des dossiers économiques et sociaux, a été consacré à l’examen de la situation économique et financière du pays.
En ce qui concerne la relation de coopération de la Tunisie avec le Fonds monétaire international (FMI), M.Jebali a indiqué que « cette institution n’a pas imposé au pays des conditions supplémentaires à celles que la Tunisie s’est fixée, notamment, en matière de réforme du secteur financier et bancaire, les salaires et le système de compensation ».
Il a mis en garde contre « la politisation de cette question afin de ne pas induire en erreur l’opinion publique ».
«Plusieurs parties ont contribué à la diffusion d’une mauvaise image de la situation sociale et politique, ce qui a abouti à une dégradation de la situation économique de la Tunisie », a encore ajouté M.Jebali.
Parmi les secteurs économiques qui ont été touchés, il a cité le tourisme et l’investissement. Pour sa part, M.Ridha Saidi, ministre chargé des dossiers économiques et sociaux, a affirmé que « l’année 2012 a été marquée par une reprise économique, interrompue par les divergences politiques.»
En effet, certains secteurs économiques ont connu une reprise, en 2012, malgré les tensions sociales enregistrées en cette période, a-t-il soutenu. Et d’ajouter que le taux de chômage a atteint, en 2012, 16,7%, contre 18,9% en 2011.
Coté perspectives, le ministre a indiqué qu’il est prévu de réaliser, en 2013, un taux de croissance de 4,5%. Le déficit budgétaire sera de l’ordre de 5,9% en 2013, contre 6,6% en 2012, a estimé M.Saidi.
Il a appelé, dans ce cadre, à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de maîtriser les équilibres généraux et limiter le déficit budgétaire. Toutefois, l’enveloppe allouée à la compensation pourra atteindre, en 2013, environ 5500 millions de dinars , a-t-il précisé (4200 millions de dinars prévue dans le cadre du budget de l’Etat).
S’agissant de la capacité de remboursement de la Tunisie, M. Saidi a affirmé que le pays est en mesure d’honorer ses engagements financiers vis à vis de ses partenaires internationaux. En ce qui concerne l’abaissement de la note souveraine de la Tunisie, le ministre a expliqué cette baisse par la crise politique que traverse le pays et le retard accusé dans la composition d’un nouveau gouvernement.
L’agence de notation Moody’s a abaissé jeudi, d’un cran, la note souveraine de la Tunisie (celle de la dette publique) de “Baa3” à “Ba1”, plaçant le pays dans la catégorie spéculative et n’excluant pas de la baisser encore, en raison de la crise politique que traverse le pays ainsi que de la situation des paiements extérieurs. Moody’s a, également, annoncé qu’un nouvel abaissement reste possible et que la note actuelle est placée sous surveillance.
DI/TAP