Tunisie : Des universitaires critiquent l’avant-projet de constitution sur les libertés académiques

Les participants à la conférence internationale sur l’université et la Nation ont critiqué jeudi l’article 30 de l’avant projet de constitution relatif aux libertés académiques. Selon eux, l’article en question ne répond pas à leurs préoccupations et les empêche d’aborder librement, dans leurs recherches, certaines questions classées « tabous ».

Présent à ces assises, Fadhel Moussa, doyen de la faculté des sciences juridiques et membre de l’Assemblée nationale constituante (ANC) a relevé que dans l’article 30 de l’avant projet de constitution, les libertés sont mises au pluriel pour souligner leur multiplicité et leur diversité.

Libertés que l’Etat s’engage, en vertu de ce texte, à garantir et à défendre sans restriction aucune, a-t-il assuré. Le développement des programmes universitaires est tributaire de l’autonomie académique, ont insisté les participants, appelant à un meilleur rapprochement entre formation universitaire et besoins de l’entreprise et du marché de l’emploi.

Parmi les recommandations figurent, également, la garantie de l’indépendance financière de l’université et la solidarité et l’échange continu entre universitaires dans le cadre de rencontres périodiques.

Pour sa part, le secrétaire général de l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires, Habib Mellakh, a parlé de la conjoncture dans le pays et de ses incidences sur les libertés académiques. Il a appelé les autorités à assumer leur rôle dans la protection de l’université des tentatives de récupération.

Pour l’ancien doyen de la faculté de médecine de Sousse, Béchir Bel Haj Ali, l’université tunisienne est absente de la réflexion politique. De même qu’elle n’est pas associée au débat sur les grandes questions nationales.

L’universitaire a plaidé en faveur de la participation de l’université au développement du modèle sociétal qui est en train de naître en Tunisie.

Des universitaires maghrébins, français, turcs, américains et égyptiens prennent part à cette rencontre de deux jours placée sous le signe ” Université et nation : Comment sauvegarder l’enseignement supérieur en Tunisie et ailleurs?”.

DI/TAP