Le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, a annoncé, mardi soir (19 février), lors d’une allocution télévisée depuis le palais de Carthage, sa démission, après son entrevue avec le président de la République, Moncef Marzouki.
“Je m’étais engagé à démissionner si l’initiative de former un gouvernement de compétences apolitiques ne réussit pas, et c’est ce que j’ai fait aujourd’hui”, a-t-il lancé, soulignant cependant que “cet échec et cette démission ne sont pas un échec de la Tunisie ou de sa révolution”.
Moncef Marzouki a contacté dans la soirée de mardi le leader du mouvement Ennahdha pour fixer une réunion, ce mercredi 20 février, pour discuter du choix du futur chef de gouvernement, annonce la page Facebook de Rached Ghannouchi.
Alors quels sont les scénarios possibles?
Jebali reconduit sous conditions ?
Interrogé sur son éventuelle candidature à la présidence du prochain gouvernement, Hamadi Jebali a souligné être “toujours convaincu par la nécessité de former un gouvernement de compétences nationales apolitiques”, se disant toutefois “prêt à rester au service du peuple».
“Je ne m’engagerai dans une nouvelle expérience que si la date des élections est fixée, et avant cela la Constitution parachevée, a-t-il dit.
Dans une interview accordée au journal arabophone, Le Maghreb, Sahbi Atig, président du bloc parlementaire du mouvement Ennahdha à l’ANC, a réitéré la décision de son parti de former un “gouvernement de salut national“, composé à la fois de technocrates et de politiques.
«Si Jebali adopte cette vision, il sera appelé à former le nouveau gouvernement, sinon le Mouvement choisira quelqu’un d’autre», a-t-il déclaré.
Dans le même ordre d’idées, le président du Conseil de la Choura d’Ennahdha, Fethi Ayadi, a affirmé, mardi, que «Hamadi Jebali reste toujours le candidat d’Ennahdha pour former le prochain gouvernement», précisant toutefois que «si Jebali refuse, Ennahdha a d’autres noms, objets de concertations préalables, pour former le gouvernement».
Si Jebali maintient sa décision de former un gouvernement de compétences apolitiques et qu’Ennahdha met ses menaces en application, alors quels seraient les candidats pour le remplacer?
Une source proche du parti islamiste Ennahdha a indiqué à notre confrère Almasdar que Ali Laaraydh, ministre de l’Intérieur, et Abdelkrim Harouni, ministre du Transport, seraient les candidats pour remplacer Hamadi Jebali au poste de chef du gouvernement.
Toujours selon plusieurs informations (souvent contradictoires), le ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, serait le candidat du mouvement Ennahdha pour former un nouveau gouvernement.
Il faudra attendre jeudi 21 février pour connaître, peut-être, le verdict.
H.Y
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