Dans une interview accordée au quotidien arabophone saoudien Al Chark Alawsat, le leader du mouvement Ennahdha s’est dit catégoriquement opposé à l’initiative de Jebali de former un gouvernement de technocrates, comme sortie de crise suite à l’assassinat du militant Chokri Belaid, craignant «un complot contre la légitimité électorale».
Pour contourner cette initiative, le mouvement Ennahdha est en accord avec les partis CPR, Al Wafa, Liberté et Dignité de former un gouvernement de salut national composé à la fois de technocrates et de politiques et espère que Jebali revient sur sa décision, a-t-il dit.
Le peuple tient à la légitimé de l’Assemblée constituante surtout que cette dernière est menacée de dissolution par certains partis.
Ennahdha a organisé, samedi 16 février, une manifestation «Malyounia» sur l’avenue Habib Bourguiba placée sous le signe «Unité nationale et soutien à la légitimité»
Interrogé sur les propos de Mourou rapportés par l’hebdomadaire français Marianne, Rached Ghannouchi a déclaré que le vice-président de son parti a répondu aux médias et que leur relation est fraternelle de longue date et aucun événement ni déclarations ne peut la détruire.
Il est à rappeler que Mourou, lors d’une interview accordée à Marianne, aurait demandé à Rached Ghannouchi de se retirer pour que d’autres puissent instaurer la paix sociale en Tunisie.
«La place d’Ennahdha est dans l’opposition et elle y restera pendant 20 ans. C’est ce que je prédis, moi son fondateur et son vice-président. Le peuple tunisien ne veut plus d’Ennahdha. Il faut que le temps passe et qu’on oublie ses fautes», avait-il précisé. Cependant, quelques jours après, dans une déclaration au journal Al Chark Alawsat, Mourou avait indiqué que ses propos ont été déformés et sortis de leur contexte. Selon lui, Marianne cherche à attirer l’attention sur la gravité de la crise politique que traverse la Tunisie, après l’échec du remaniement et l’initiative Jebali de former un gouvernement de technocrates qui tarde à venir.
Face aux tensions qui pèsent entre les laïcs et les islamistes, Mourou, de par son expérience et sa sagesse, estime que la clé pour réconcilier l’islam et la démocratie, c’est la modernité. «Il faut qu’une nouvelle génération apprenne à concilier l’islamité et la modernité. Parce que le problème de la Tunisie ne se situe pas entre les islamistes et les laïcs. La clé, c’est la modernité, a-t-il ajouté.
En tout cas, face à la violence politique, allusion faite à l’assassinat de Chokri Belaid, Rached Ghannouchi tient à rassurer les étrangers, en déclarant que la Tunisie reste un pays touristique de distinction, qui s’achemine vers la réalisation des objectifs de la révolution.
H.Y
Lire aussi: