Et voilà un autre scoop ! Continuez sur votre lancée car essentiellement, aujourd’hui, c’est la vérité qui manque le plus. Déjà, écrivait Pascal dans ses «Pensées» : «La vérité est si obscurcie en ces temps et le mensonge si établi qu’à moins d’aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître». Que dire de ce que nous vivions quotidiennement ?
Nous savions que le lobby Golfe est «soucieux de nos intérêts et attentif à la stabilité de la Tunisie », comme l’exprime l’auteure. L’Arabie Saoudite a déjà joué la carte «A Hamdi» qui a fini par croire qu’il est «le futur président de la République» et qu’il s’est même posé président effectif. Avéré comme tocard de dernière zone, ses sponsors du zift l’ont lâché. Amel Belhadj Ali, dans cet article, nous révèle le joker de la manche droite : «le nommé Mohamed Ayachi Ajroudi, homme d’affaires richissime, vivant depuis 25 ans au Royaume wahhabite ».
Ainsi, en opposition au clan des «laïcs francisés de Tunisie», qui fait du tapage et joue son cirque depuis le 15 janvier 2011, celui des «islamistes wahhabisés de Tunisie», jouait plus « sereinement», plus «secrètement», en profondeur son «4-2-4». Si R. Ghannouchi était apparemment «l’homme du Golfe», en réalité les béni Saaoud l’ont en horreur et les béni Tany ne peuvent faire le poids contre leurs «grands frères » et «les serviteurs des haramiyns » des béni Saaoud. Attendons-nous à d’autres clans de la même boue. Deux choses sont importantes dans les révélations d’Amel Belhadj Ali.
1)- La libanisation de la Tunisie
Cette intrusion du Golf dans les pays arabes et musulmans n’est ni la première ni la dernière (Yémen, Somalie, Afghanistan, Liban, Egypte, Libye, Syrie, Mali…). La Tunisie n’est qu’un autre «terrain» après la déposition de Ben Ali. Mais il faut savoir que le scénario choisi pour notre pays avec ce Ajroudi est en fait le même scénario joué avec un autre «homme d’affaires richissime, vivant depuis 25 ans au Royaume wahhabite», le nommé Rafiq Hariri et son accession comme chef du gouvernement en 1992 au Liban. On connaît la suite…
Les similitudes entre le libano-saoudien Rafiq Hariri et le tuniso-saoudien Mohamed Ayachi Ajroudi sont beaucoup plus que des similitudes, on y trouve une ressemblance suspecte comme deux chats persans l’un à Ryadh et l’autre à Washington. Rafiq Hariri est fils d’un ouvrier agricole. Il eut un diplôme de hautes études commerciales de l’Université de Beyrouth. Il quitte le Liban à 18 ans pour l’Arabie saoudite, où il est nommé professeur de mathématiques, puis devint promoteur dans la construction pétrolière.
En 1977, le roi Khaled le charge de construire le palais de Taïf, qu’il bâtit en moins de six mois, ce qui lui vaut la confiance du prince héritier d’alors, le futur roi Fahd. Il devient alors très prospère. En 1979, il rachète la société française d’ingénierie Oger qui devient Oger international, basée à Paris, filiale de Saudi Oger, qui reconstruira une grande partie de Beyrouth à la fin de la guerre civile libanaise dans les années 1990.
Seulement, les Saoudiens sont incapables de créer un leader politique et de le propulser chef d’Etat ou de gouvernement. Ils ne sont que les monnayeurs. La stratégie, la logistique et l’exécution ne sont pas de leur ressort. Ce sont les «enfants du pays» entraînés et aidés par des spécialistes de la perturbation, l’anarchie et le meurtre qui exécutent. Pour Hariri, c’est la France, essentiellement, qui montra son savoir-faire. Pour Ajroudi, ce sont essentiellement les USA et Israël avec la dose française. On en voit déjà les prémices et les primeurs.
La Tunisie court-elle vers sa libanisation ?
Oui, apparemment, mais le «nouveau», c’est que ce ne sont pas «les salafistes» qui répondent à «l’appel» mais ce sont bien les «laïcs francisés de Tunisie» qui ont à cœur une intervention étrangère en Tunisie. Le dernier en date est celui de Chawki Tabib parlant au nom des avocats tunisiens, il déclare publiquement sur la chaîne «nesma belaïd» : «Nous avons un dossier bien ficelé, beaucoup d’associations étrangères nous ont contactés de Suisse et d’ailleurs et nous ont envoyé le formulaire. Si la vérité sur l’assassinat du … Chokri Belaïd n’est pas dite, nous irons devant la CPI». Quelle «vérité» veut-il, sinon que Ennahda et/ou les «salafasites» sont les assassins de son «héro-martyr» ? C’est exactement ce qu’on a fait pour l’assassinat de Rafiq Hariri. On connaît la suite.
2)- Une piste pour …
De plus en plus, la vérité se dévoile et cet article de Amel Belhadj Ali y contribue. Qui que ça soit le commanditaire du meurtre de Chokri Belaïd, il ne peut sortir d’un cercle, qu’il soit l’un de ses éléments ou un élément extérieur, qui veut que ce cercle gagne. Ce cercle comprend : la famille, le parti (ou la coalition) politique, le clan Ben Ali-Trabelsi et «la Main noire» étrangère. La libanisation du pays ne peut satisfaire que ceux-là si c’est un assassinat politique.
«Je préfère une vérité nuisible à une erreur utile : la vérité guérit le mal qu’elle a pu causer», assure Johann Wolfgang von Goethe.
Faut-il le suivre et oublier «la raison d’Etat»?
Amad Salem en réaction à l’article d’Amel Bel Hadj Ali Le candidat surprise de l’Arabie Saoudite?