Dans une interview accordée à l’hebdomadaire français Marianne, le vice-président d’Ennahdha, Abdelfattah Mourou, s’est dit favorable à l’initiative de Jebali. «Bien sûr ! C’est moi qui ai soufflé à Jebali l’idée d’un gouvernement de technocrates, apolitique ! D’ailleurs, il m’a pris dans son Comité des sages».
M. Mourou va plus loin pour demander à Rached Ghannouchi de se retirer pour que d’autres puissent instaurer la paix sociale en Tunisie. «Nous avons besoin de dix années de paix pour faire de notre petit pays un nouveau Singapour», a-t-il insisté.
Concernant les multiples agressions par les salafistes, Mourou dénonce le laxisme du parti islamiste au pouvoir, étant donné que «les salafistes m’ont agressé et Ennahdha ne m’a pas défendu».
Dans cette perspective, lorsque le journaliste de Marianne l’interroge sur la situation politique que traverse le pays, Mourou semble sceptique quant à l’avenir de son parti. Ils (ndlr, nahdhaouis) vont quitter le pouvoir dans quelques mois, a-t-il prédit.
«La place d’Ennahdha est dans l’opposition et elle y restera pendant 20 ans. C’est ce que je prédis, moi son fondateur et son vice-président. Le peuple tunisien ne veut plus d’Ennahdha. Il faut que le temps passe et qu’on oublie ses fautes», a-t-il ajouté.
Face aux tensions qui pèsent entre les laïcs et les islamistes, Mourou, de par son expérience et sa sagesse, a indiqué que la clé pour réconcilier l’islam et la démocratie, c’est la modernité.
«Il faut qu’une nouvelle génération apprenne à concilier l’islamité et la modernité. Parce que le problème de la Tunisie ne se situe pas entre les islamistes et les laïcs. La clé, c’est la modernité. Sommes-nous capables d’une alliance entre l’islam et la démocratie? Beaucoup de gens viennent me voir pour travailler là-dessus. Ennahdha doit apprendre», a-t-il conclu.
DI
Tunisie – Gouvernement de technocrates: Ghannouchi anticipe l’échec de Jebali
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Tunisie: Jebali se réunit avec le comité des sages