Les membres du Conseil des sages dont la création a été annoncée, mardi, par le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, a critiqué le rendement de l’Assemblée nationale constituante (ANC) pour sa « lenteur », a indiqué à l’agence TAP le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk.
Les membres du conseil se sont accordés sur le fait que l’ANC s’est engouffrée dans des questions législatives et politiques, rappelant que la première mission de l’Assemblée consiste en l’élaboration d’une nouvelle Constitution et d’une loi électorale, a affirmé Mabrouk qui était présent à la première réunion, mardi, du Conseil des sages.
Il a écarté tout caractère institutionnel du conseil des sages, précisant que celui-ci ne constitue pas une menace à la légitimité, ni une alternative à l’ANC, mais une force de proposition et un cadre de consultation à l’intention du chef du gouvernement pour identifier des solutions à la lumière de l’analyse de la situation politique et de l’initiative de former un gouvernement de compétences.
Pour sa part, le vice-président de l’ANC, chargé des relations avec la société civile, Badreddine Abdelkafi, a affirmé que la version finale du projet de constitution sera prête dans un mois à un mois et demi, rejetant les critiques sur d’éventuelles lenteurs dans les travaux de l’assemblée qui s’emploie, dit-il, à élaborer une nouvelle constitution depuis environ un an.
Par ailleurs, la « conférence des présidents » groupant le président de l’ANC, les membres de son bureau, les présidents des commissions et des groupes parlementaires, ainsi que le rapporteur général de la constitution a démarré, mercredi.
A l’ordre du jour de la conférence, le calendrier des travaux de l’assemblée et ses priorités à la lumière des derniers développements dans le pays, selon Karima Souid, assesseur du président de l’ANC chargée de la communication.
Depuis trois jours, 58 députés de l’opposition ont suspendu leurs activités à l’ANC réclamant la définition d’un calendrier des travaux de l’assemblée avec des délais.
La création du comité des sages a suscité la réaction de la part des partis politiques:
Le porte-parole d’Al Aridha, Aymen Zouaghi:
La création du conseil suscite des inquiétudes”
Cette structure (ndlr, le comité des sages) “menace de remplacer l’Assemblée Constituante ou de devenir un instrument de pression.
Le coordinateur général de l’alliance démocratique Mohamed Hamdi :
Le conseil des sages pourrait susciter des craintes s’il devient une autorité de décision et non pas une structure de consultation.
Le porte-parole du Parti Républicain, Issam Chebbi :
La création du conseil des sages a été « une surprise », car elle n’a pas été, préalablement, concertée avec les partis.
La secrétaire générale du Parti républicain, Maya Jribi :
Je ne trouve aucune explication que ce conseil compte parmi ses membres des figures du pouvoir exécutif en place et un ministre de Ben Ali outre le vice-président du mouvement Ennahdha.
DI/TAP