Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari, a fait savoir que la BCT doit rembourser une tranche importante, d’un crédit extérieur, estimée à 330 millions d’euros (près de 660 millions de dinars), avant le 28 février 2013, pour que la Tunisie soit exempte de paiement d’autres emprunts extérieurs, jusqu’à fin 2017.
M. Ayari a évoqué lors d’une séance de travail tenue mardi par la commission chargée des finances, de la planification et du développement de l’Assemblée nationale constituante au Bardo “la possibilité de recourir aux réserves en devises du pays pour le paiement de cette tranche de dette”.
En réponse à la question d’un député concernant l’appréhension quant à la poursuite de l’abaissement de la notation de la Tunisie par certaines agences de ratings, M. Ayari a indiqué que les rapports parvenus à la BCT montrent que la situation politique actuelle dans le pays pourrait avoir un impact sur les prochaines notations.
Le gouverneur de la BCT a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité d’accélérer la promulgation de la loi sur la finance islamique, d’autant plus que le lancement des soukouks islamiques (bons du trésor) nécessite une période de 6 mois.
Il a fait savoir, ainsi, que le Conseil du marché financier (CMF) sera chargé de la gestion des soukouks tandis que la finance islamique sera soumise eu contrôle de la BCT.
Il a, par ailleurs, indiqué que la BCT ouvre en coordination avec les différentes parties pour faire face au phénomène de l’évasion des capitaux surtout que la douane a enregistré des opérations d’évasion d’argent en espèce..
D’un autre côté, M. Ayari a pointé du doigt les défaillances dans certaines zones industrielles, estimant qu’il est impératif de réviser les rôles des technopôles.
Il a indiqué que la politique de la Banque centrale visant la restriction des crédits à la consommation accordés par les banques aux particuliers a donné ses fruits, rappelant que ces restrictions ne concernent que certains produits importés et non ceux destinés à la consommation locale.
Concernant les dossiers de la corruption dans les institutions bancaires, le gouverneur a fait savoir que des rapports minutieux, sur les transactions d’un certain nombre de banques, ont été élaborés et soumis à la justice. « Environ 100 dossiers ont été transmis à la justice », a-t-il déclaré
DI/TAP