Une importante foule de manifestants s’est rassemblée, lundi, devant l’Assemblée nationale constituante (ANC), scandant des slogans appelant à la chute du gouvernement et à assurer la sécurité des citoyens. Plusieurs personnalités politiques et défenseurs des droits de l’Homme ont participé au rassemblement, dont Basma Khalfaoui, veuve du leader politique Chokri Belaïd assassiné mercredi 6 février.
Dans une déclaration à la presse, Mme Belaïd a affirmé que “ce gouvernement a échoué et doit démissionner” lui imputant la responsabilité de l‘assassinat de son mari “en raison de l’absence de sécurité et de protection des personnalités nationales”. “C’est un assassinat politique par excellence”, a-t- elle lancé, appelant à l’ouverture d’une enquête “sérieuse” et “indépendante” pour identifier les auteurs du crime.
Besma Khalfaoui Belaïd a encore demandé de porter l’affaire au niveau international “en cas d’échec de la justice tunisienne à dévoiler la vérité”.
S’agissant de la proposition du chef du gouvernement provisoire de former un gouvernement de compétences, elle a assuré “nous n’allons pas appuyer cette proposition”, ajoutant que “la question ne peut pas être résolue en 24 heures”.
De son côté, la présidente de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Souhayr Belhassen, a souligné être venue soutenir Besma Khalfaoui Belaïd dans ses revendications “même si nous ne partageons pas les mêmes vues”.
“Mme Belaïd a présenté une image extraordinaire de la femme tunisienne”, a-t-elle indiqué, rendant hommage à “son courage et à son combat malgré la douleur et l’épreuve”. “Le recours à la justice internationale est impératif en cas d’échec de la justice tunisienne à élucider ce crime”, a-t-elle encore souligné.
Mokhtar Trifi, militant et défenseur des droits de l’Homme, a pour sa part affirmé son soutien total à la demande de Besma Khalfaoui Belaïd de bénéficier d’une protection pour sa personne et pour ses filles, se disant “étonné par le silence qui répond à cette requête”.
Kamel Labidi, ancien président de l’INRIC, a mis l’accent sur la nécessité de garantir la sécurité des Tunisiens “qui se trouvent aujourd’hui menacés, notamment les hommes politiques, les journalistes et les défenseurs des droits de l’Homme”.
“Les journalistes sont aujourd’hui plus que jamais menacés en l’absence des cadres juridiques que le gouvernement refuse d’activer”, a-t-il prévenu.
Contrairement à ce qui était prévu, Basma Khalfaoui Belaïd ne s’est pas entretenue avec le président de l’Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaafar.
DI/TAP