Tunisie – Gouvernement de technocrates : Le CPR craint le retour du RCD au pouvoir

tunisie-mohamed-abbouLe bureau politique du CPR (Congrès pour la République) a décidé de geler, pour une semaine, sa décision de retirer ses ministres du gouvernement, après s’être réuni, dimanche avec le mouvement Ennahdha qui s’est montré disposé à satisfaire les réclamations du CPR, selon son secrétaire général, Mohamed Abbou.

Abbou a fait savoir, lundi, à Tunis, lors d’une conférence de presse, marquée par la participation des ministres CPR et une importante présence des médias nationaux et étrangers, qu’Ennahdha « poursuivra, lundi, ses concertations avec Ettakattol et le mouvement Wafa qui pourrait figurer dans la prochaine composition du gouvernement ».

Et d’indiquer : « pour rester au sein du gouvernement, le CPR exige de fixer un programme d’actions clair, pour la prochaine étape, et de garantir la neutralité des ministères des affaires étrangères et de la justice et le traitement effectif des dossiers de la corruption ».

S’agissant du gouvernement de technocrates, annoncé par le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, Abbou a fait part de son inquiétude quant aux retombées de cette décision, notamment, un éventuel retour des rcdistes et des symboles de l’ancien régime au pourvoir, affirmant qu’il n’était pas question de changer un seul ministre sans consulter l’Assemblée nationale constituante.

Abbou a expliqué que les problèmes auxquels fait face le pays, ne peuvent être résolus par un gouvernement de technocrates qui « ne sera pas une solution miracle de l’actuelle crise et ne contribuera pas à calmer la situation », ajoutant que « tous les obstacles proviennent des technocrates ».

Abbou a, également, exposé la position du CPR vis-à-vis du remaniement ministériel depuis le lancement des concertations en juillet 2012, soulignant la disposition de son parti à « changer quiconque de ses membres au gouvernement dont le rendement était en deçà du niveau requis » et assurant que le CPR n’aspire pas au portefeuille des affaires étrangères, ni de la justice ».

Après avoir souligné l’existence de critiques au sein de la Troïka, Abbou a fait remarquer que le CPR « respecte le droit de ses deux alliés de ne pas être d’accord avec sa position ». Et d’ajouter : « soit il y a des réformes sérieuses dans la façon de travailler en commun en faveur d’une réelle solidarité, soit il faut rejoindre l’opposition ».

Interrogé sur les accusations proférées par la constituante Samia Abbou impliquant le chef du mouvement Nidaa Tounes, Béji Caied Essebsi, dans l’assassinat de Chokri Belaid, Mohamed Abbou s’est dit contre les accusations gratuites, notant que « la position de Samia Abbou n’engage pas le CPR ».

Il a, par ailleurs, estimé que « le fait de dévoiler rapidement les assassins du défunt Chokri Belaid évitera au pays davantage de complications et de tensions ».

Abbou a, d’un autre côté, nié l’existence de divergence des positions au sein du CPR, entre refus du gouvernement de technocrates et appel à un gouvernement restreint, notant « la difficulté de réduire le nombre des ministères sur les plans technique et pratique ».

DI/TAP

En Continu:

Gouvernement

Assassinat Chokri Belaid