La "rencontre de concertation tuniso-libyenne", dans la ville de Médenine, sous le signe "d'un seul corps", samedi, a abouti à diverses recommandations dont les plus importantes appellent à l'accélération de la réouverture du point de passage frontalier de Ras Jédir et à autoriser les voyageurs à transporter toutes sortes de marchandises, à l'exception des produits régis par le contrôle alimentaire et sanitaire, notamment les produits alimentaires et les médicaments.
La réunion recommande, en outre, la formation d'une commission mixte composée de responsables des deux côtés, en vue d'intervenir rapidement et de transmettre les plaintes. Une autre commission permanente proposée par les deux parties et composée de représentants de la société civile, sera chargée du suivi et du règlement des problèmes urgents.
Les participants à la réunion représentants d'une côté "l'Alliance des militants des causes de l'action humanitaire et du développement" de Tripoli, les sages et les notables des villes de l'ouest libyen, et des représentants de la société civile dans le gouvernorat de Médenine, ainsi que des militants de Ben Guerdane de l'autre, ont, d'autre part, appelé à la création d'urgence d'un forum tuniso-libyen, à la dynamisation du rôle de la société civile pour traiter le phénomène de la contrebande, et au respect de la dignité des citoyens des deux pays, à travers le choix de membres compétents dans les structures sécuritaires et douanières pour les points de passage frontaliers ainsi que la sensibilisation au respect de la souveraineté et des lois des deux Etats.
Cette réunion qui s'est déroulée en présence de l'ambassadeur de Tunisie à Tripoli, Ridha Boukadi, et les gouverneurs de Médenine et de Tataouine, ainsi que de la délégation officielle libyenne composée de vingt-neuf membres a été marquée par un dialogue franc et l'analyse minutieuse de la situation des points de passage, afin d'atteindre des solutions durables.
Les deux parties ont mis l'accent sur l'importance du point de passage de Ras Jédir pour les deux pays, soulignant que la poursuite de sa fermeture a des retombées négatives sur les intérêts de la région. La rencontre a lieu alors que les autorités et les gouvernements des deux pays ne sont pas arrivées à régler les difficultés qui entravent la réouverture du point de passage.
Pour le président de la délégation libyenne, Houcine Salem Borjine, le problème entre la Tunisie et la Libye consiste essentiellement en les "agissements individuels et isolés" de part et d'autre. Il a ajouté que ces actes ne peuvent en aucun cas remettre en cause le sentiment de fraternité qui régit les relations entre les deux peuples et les deux gouvernements qui sont liés par des relations solides, fondée sur le respect, le partenariat et les intérêts communs.
Plusieurs intervenants ont estimé que les problèmes qui surgissent entre les deux pays sont de simples incidents" qui ne requièrent nullement la fermeture d'un point de passage névralgique ou la mise en péril des sources de revenus des habitants de la région frontalière.
"Ces incidents ne sont que de simples nuages d'été qui ne tarderont pas à se dissiper", ont-ils ajouté. "Il est primordial de préserver la dignité des deux parties", ont- ils estimé, soulignant que la réalisation des objectifs des deux révolutions commande un respect mutuel à travers l'instauration des mécanismes d'auto-contrôle, du respect de la loi".
De son côté, l'ambassadeur de Tunisie en Libye a mis l'accent sur le rôle des composantes de la société civile dans le dénouement de la question du point de passage, rappelant que les institutions libyennes notamment sécuritaires et douanières sont en phase d'édification.
Il convient d'éviter "les réactions négatives" et de barrer la route devant ceux qui tentent d'envenimer les relations bilatérales, notamment, les séides de l'ancien régime ou les trafiquants d'armes, de drogues et de vins qui s'enrichissent au détriment des économies des deux pays.
Le point de passage demeure, a-t-il dit, "la seule source de revenu pour plusieurs catégories sociales dans un cadre de la réglementation en vigueur et de la transparence de l'activité commerciale, faisant état d'efforts en cours déployés par la partie libyenne afin de réouvrir le point de passage et garantir la libre circulation des biens et des personnes.
La délégation libyenne regagnera la Libye en soirée, à travers le point de passage de Ras Jedir accompagné de plusieurs commerçants de la ville de Ben Guerdane. Il s'agit d'une première expérience tendant à apprécier l'impact des institutions de la société civile dans la réouverture du point de passage.
DI/TAP