Le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, a annoncé la mise en place "d'une stratégie nationale d'urgence" en collaboration avec "les ministères de la Culture, de l'Intérieur et des Affaires religieuses, pour faire face aux agressions répétées contre les mausolées et zaouias dans tout le territoire tunisien".
Au terme d'une réunion aujourd'hui au palais de Carthage avec Mohamed Moncef Marzouki, président de la République provisoire, le ministre a indiqué à la presse que "garantir une surveillance permanente des zaouias demeure désormais une affaire urgente" à la lumière des "indices clairs prouvant l'existence d'une démarche planifiée par certaines parties obscurantistes visant à mettre terme à la présence de ces symboles de l'histoire qui constituent une partie intégrante et importante de la mémoire nationale".
Il a ajouté que le ministère de la Culture est "responsable de la protection et de la sauvegarde du patrimoine dans ses volets technique et architectural" faisant savoir que le ministère "ne dispose pas d'un corps sécuritaire spécialisé dans la protection des monuments historiques dans tout le pays et qui sont approximativement au nombre de 2500". "Le volet sécuritaire est des prérogatives du ministère de l'Intérieur", a-t-il mentionné.
Dans ce contexte, a-t-il précisé, "des actions de coordination sont actuellement en cours avec le ministère de l'Intérieur pour assurer la surveillance des mausolées et zaouias", soulignant que le département de la Culture a porté plusieurs plaintes dans ce sens, considérant que ces "actes criminels ayant porté atteinte aux mausolées émanent d'un esprit obscurantiste".
M. Mabrouk a, par ailleurs, indiqué que la protection des mausolées et des zaouias est une responsabilité collective qui incombe aux autorités, collectivités locales et à toutes les composantes de la société civile. Il a, dans ce sens, signalé que "le rôle des zaouias et des saints dans le renforcement de l'Islam en Tunisie à travers l'histoire" sera l'un des principaux thèmes inscrits au programme des conférences et tables rondes prévues à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine, prévu comme chaque année, au mois d'avril prochain.
Il est à noter que cette réunion s'est déroulée en présence des directeurs généraux de l'Institut national du patrimoine (INP) et de l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (AMVPPC) ainsi que du responsable de "la Direction des Monuments historiques et des sites archéologiques".
Di/TAP