Les accusations fusent de toute part depuis samedi dernier où le mausolée de Sidi Bou Saïd a pris feu laissant désolation et consternation d’une majorité de Tunisiens.
Il faut dire que les premières accusations se sont dirigées illico vers les salafistes wahabites qui pullulent dans le pays et qui ont perpétré pas moins de 13 attaques contre des mausolées et de tombe des saints soufis respectés et vénérés par les Tunisiens depuis des siècles.
Après avoir accusé les salafistes et le Mouvement Ennahdha, le Maire de Sidi Bou Saïd a été lui-même accusé aujourd’hui par un cadre local d’Ennahdha à Carthage d’être à l’origine de cet incendie puisqu’il est « ennemi de l’islam et des musulmans et surtout d’Ennahdha », a déclarer l’accusateur.
Hizb Ettahrir a de son côté accusé des membres de Nidaa Tounes d’être impliqués dans l’incendie et a même déclaré détenir des documents dans ce sens avant de se rétracter.
Pour sa part, Walid Bannai, membre nahdhaoui de l’ANC, a déclaré qu’il détient des informations selon lesquelles l’origine de l’incendie est un banal coupe-circuit.
De toutes les manières, rien n’a encore filtré officiellement de l’enquête en cours sur cet incendie, mais l’acte soulève beaucoup d’indignation. D’ailleurs, la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a condamné la profanation et l’incendie, dans la soirée du 12 janvier 2013, du mausolée. « L’incendie de ce lieu symbolique datant du XIIIe siècle, qui a donné naissance au village de Sidi Bou Saïd, marque une étape supplémentaire dans la campagne de destruction de monuments appartenant au patrimoine culturel et à l’histoire de la Tunisie. Cette destruction tragique porte atteinte non seulement au patrimoine spirituel et historique du pays, mais aussi aux valeurs de tolérance et de respect de la société tunisienne pour les différentes croyances et la diversité culturelle. »
ABM