Une conférence de presse du gouverneur de Kebili, Habib Jéridi, mardi matin, au siège du gouvernorat, a permis de faire la lumière sur les événements survenus, dans la délégation d'El Faouar, entre le 7 et le 9 janvier 2013. Elle a eu pour objet également, les accords auxquels sont parvenues les autorités régionales et la commission de suivi composée par des représentants des habitants de la délégation, pour résoudre certains problèmes de développement dans la délégation.
Le gouverneur a expliqué que les souffrances de la délégation d'El Faouar sont plus profondes que le problème de la route qui relie la localité à la ville de Douz, mais elles touchent, aussi, l'absence totale et l'insuffisance des prestations fournies aux citoyens, en raison de l'absence de nombreuses administrations et services, en plus de la marginalisation d'une frange de jeunes, de l'inexistence des moyens de distraction et d'associations de la société civile capables d'encadrer cette catégorie sociale.
Il a ajouté que ces problèmes sont le résultat d'accumulations de la marginalisation dont souffre la zone, depuis des années, ce qui a poussé les habitants à ces protestations qui, bien que légitimes, le moment choisi, selon lui, n'aide pas à trouver les solutions les meilleures, mais augmente l'acuité du processus de développement, dans la zone, surtout que les protestations font fuir les investisseurs privés.
Le gouverneur de Kebili a rendu hommage à la pondération de la commission de suivi constituée par les habitants d'El Faouar qui ont fait prévaloir l'intérêt national, ce qui a permis d'arriver à un accord pour lever le sit-in devant le siège de la société Perenco pour la production du gaz, et la société pétrolière Win Star, leur permettant de reprendre leurs activités et leur évitant d'être impliquées dans toute forme de protestation future.
Un autre accord a été établi pour donner davantage de temps aux autorités régionales pour la satisfaction des revendications des habitants concernant l'aménagement de la RN 20 reliant El Faouar à Douz, la recherche des moyens organisationnels pour la création d'une municipalité à El Faouar et une délégation à Réjim Maatoug, sachant que ces deux revendications ont été approuvées par la délégation spéciale du conseil régional, au cours de sa session ordinaire du 12 janvier 2013, ainsi que la coordination avec les directions régionales en vue de l'accélération de l'exécution de certains projets urgents dans la délégation.
Les questions des journalistes ont porté sur le projet d'aménagement de la RN 20 dont l'exécution n'est pas prévue dans le budget de l'Etat pour l'année 2013, ainsi que sur les interventions publiques pour dynamiser le développement d'El Faouar.
Dans ses réponses, le gouverneur a expliqué que des contacts sont en cours avec le ministère de l'Equipement, autour du projet et des promesses ont été faites pour sa réalisation au cours de cette année. En outre, l'Etat a réservé des fonds de l'ordre de 22 millions de dinars pour la réalisation de nombreux projets de développement, dans tous les secteurs, à El Faouar, mais, selon le gouverneur, le retard dans la réalisation est le résultat de la lourdeur des procédures administratives pour la réalisation des marchés publics. Les troubles dans la ville d'El Faouar avaient démarré le 7 janvier, avec un sit-in des chauffeurs de transport rural opérant sur la RN 20, pour protester contre l'état de la route. Le mouvement a dégénéré en grève générale, le 8 janvier, et levée le 9 janvier, permettant aux sociétés pétrolières de reprendre leurs activités, le 10 du même mois.
DI/TAP