Le président du parti du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a indiqué que la révolution tunisienne "n'était pas celle d'un parti ou d'un groupe précis, mais que c'était une révolution contre l'injustice, l'offense et le pillage, et nous sommes tous ses garants".
Dans une conférence donnée, samedi matin, à Tunis, au cours d'une rencontre sous le thème "les islamistes et les choix de la gestion du pouvoir", il a ajouté que la révolution a été déclenchée contre ce qu'il a qualifié "l'aliénation culturelle, la dictature politique et l'injustice sociale". A ce propos, M.Rached Ghannouchi a expliqué, au cours de cette conférence organisée par le mouvement Ennahdha, à l'occasion du 2ème anniversaire de la révolution, que le défi majeur auquel font face les révolutions du printemps arabe est "le tiraillement qui caractérise les élites".
Il a souligné, à ce propos, que la transition d'un pouvoir laïc vers un autre islamiste dans les démocraties naissantes a conduit à une bipolarisation entre les deux élites qui exige, selon lui, un dialogue pour la recherche de valeurs communes de co-existence".
Le président d'Ennahdha a indiqué que les forces de la révolution font face, aujourd'hui, au défi de "la gestion de la liberté" qui est l'un "des principaux acquis de la révolution", qualifiant de "fictives" les craintes émises par certains concernant une menace de la montée au pouvoir des Islamistes sur leur mode de vie. Il a affirmé que "l'Etat en Islam n'a pas le droit d'imposer à la société un mode de vie déterminé dès lors que sa fonction essentielle consiste à préserver la sécurité, fournir des services et garantir à la société les attributs de la créativité et de l'épanouissement".
D'autre part, M.Ghannouchi a fait remarquer que l'un des dangers qui menacent la liberté, aujourd'hui, est le retour de l'ancien régime qui, a-t-il dit, "détient encore les rouages administratifs, médiatiques, financiers et autres de l'Etat", en plus de "l'exploitation des besoins des personnes par certaines forces ayant perdu aux élections, pour les pousser vers le désordre, les grèves et la violence, et baliser la voie à la discorde". Il est impératif, a-t-il souligné, de parvenir à un consensus national autour d'une base commune de valeurs et d'intérêts communs, ajoutant que l'option démocratique basée sur le pluralisme et la non-exclusion est l'unique choix de l'étape actuelle, sur la scène politique. Par ailleurs, le président du mouvement de l'unicité et la réforme au maghreb, Mohamed Hamdaoui, a présenté une communication ayant pour thème les islamistes et les défis du pouvoir dans les pays du printemps arabe.
TAP