Des familles d'émigrés clandestins ont observé vendredi matin un sit-in devant l'ambassade d'Italie à Tunis. Elles demandent de connaitre le sort de leurs enfants disparus le 6 septembre 2012, suite au naufrage de la barque qui les transportait, clandestinement, vers l'île de Lampedusa. Selon certains proches, les disparus seraient détenus dans des prisons italiennes.
Ils avouent être en possession de photos et de séquences vidéos qui prouvent que leurs enfants sont encore en vie. D'autres n'ont pas caché leur crainte de voir leurs enfants exploités par des réseaux de trafic d'organes ou recrutés par certaines parties pour combattre en Syrie. Les représentants des protestataires ont été reçus par un responsable Italien, a constaté la correspondante de la TAP. Farhani Ben Halima, père du jeune Nidhal du Fahs (Zaghouan) a déclaré que l'ambassadeur Italien qui a promis d'intervenir, sérieusement, a exprimé l'engagement, à intensifier la coordination avec les autorités italiennes concernées.
De son coté, la présidente du parti Tunisien Maryam Mnaouar, a assuré qu'une enquête a été ouverte jeudi suite à la plainte déposée par son parti contre l'ancien premier ministre Béji Caid Essebsi, le chef du gouvernement Hamadi Jebali et l'ancien premier ministre Italien, Silvio Berlusconi, accusés, selon elle, d'avoir contribué à la disparition de ces jeunes.
Elle a rappelé que le parti Tunisien a recensé environ 850 disparus et 3900 détenus sans procès, ni accusation, dans les prisons italiennes. Des représentants de la presse nationale et étrangère notamment, italienne ont été présents à ce mouvement de protestation. L'Ambassadeur Italien a refusé de donner de déclarations aux médias Tunisiens. Le premier secrétaire chargé des affaires politiques et de la presse Andrea Della Nebbia, a tenu à expliquer que le dossier des disparus tunisiens ne relève pas des compétences des missions diplomatiques. Mais l'ambassade ouvre ses portes pour recevoir les familles et les écouter. Dans une déclaration à la TAP, le responsable a ajouté que tous les documents que l'ambassade réceptionne au sujet des disparus sont directement remis au ministère italien de l'intérieur qui est chargé d'enquêter sur ce dossier en parfaite coordination avec les parties tunisiennes.
DI/TAP