Si beaucoup d'indices montrent qu'Ennahdha, le parti dominant au pouvoir, est prêt à tenter l'expérience dans la foulée de l'entrée des technocrates dans le prochain gouvernement, les Tunisiens sont-ils prêts à l'expérience qui semble d'ailleurs avoir toutes les chances d'être intéressante?
Certes, René Trabelsi a démenti il y a quelques jours les bruits selon lesquels Hamadi Jebali, chef du gouvernement, lui aurait proposé le poste de ministère du Tourisme, mais il se comporte comme s'il voulait donner aux Tunisiens le temps de s'habituer à l'idée. Les mois passés, il s'est exprimé sur d'innombrables radios tunisiennes et pas seulement dans les deux matières qui le concernent directement, c'est-à-dire le tourisme (où il est opérateur de premier plan), les affaires de la communauté juive en Tunisie.
Dans ce dernier sujet, il a suscité le respect de tous quand il a minimisé l’impact des déclarations anti-juives en Tunisie qui ont été malheureusement proférées il y a quelques mois, attestant que, pour lui, l'essentiel était que les responsables de ces déclarations se soient excusés et que les Tunisiens aient condamné ces déclarations.
Mais c'est dans le domaine large du tourisme que ses idées sont de plus en plus écoutées, non seulement par le gouvernement mais aussi par les professionnels du secteur et des Tunisiens.
Des idées audacieuses comme la transformation de Tozeur en une nouvelle Marrakech, la reconquête du capital-sympathie gagné après la Révolution auprès des Européens, la réalisation d'opérations d'invitations des médias, du Show-biz, des agences de voyage, des tour-opérateurs… européens et surtout français, travailler dès maintenant à la saison qui commence en avril 2013, création d'antennes plus puissantes à l'étranger, promotion du produit saharien avec des gens capables de trouver les meilleures solutions…
Il a également des idées pour le transport aérien où il estime qu'il est temps que l’aviation civile tunisienne modifie ses règles de jeu, par exemple pour inclure les Tunisiens résidant en Tunisie à prendre le charter avec les compagnies tunisiennes, comme le font l’Espagne, la Turquie… Trabelsi souligne que certaines régions tunisiennes ne sont pas encore connues par les étrangers et qu'il est temps de les promouvoir et les desservir, et c’est là que devraient intervenir les compagnies charter privées…
En politique, ses points de vue sont également de notoriété publique, avec une politique d’ouverture vers l’Occident et tous types du tourisme que ce soit européen, asiatique ou maghrébin. Il a maintes fois répété que la promotion de la destination Tunisie est tributaire de la commercialisation d’une image unique et consensuelle de la Tunisie, faite de tolérance, de bon accueil et de sécurité. Mais a clairement condamné les violences à Siliana (tir sur les manifestants) et à Djerba (l'affaire Nidaa Tounès) et leur impact négatif sur la Tunisie en tant que destination touristique.
Un dernier mot: pour René Trabelsi, nous pouvons atteindre les dix millions de touristes même avant 2016 si nous nous déployons sur les marchés cibles !
Maryam OMAR
Lire aussi: