Les cadres et agents de la société des services nationaux et des résidences "Montazah Gammarth" ont observé, vendredi matin, un rassemblement de protestation devant le siège de la Société, aux Berges du Lac, s'estimant "marginalisés" après l'adoption par le conseil ministériel, le 28 décembre, de la décision de créer un office national chargé d'organiser les saisons du pèlerinage et de la Omra à partir de cette année. Saïda Safta Chabchoub, directrice conseillère à "Montazah Gammarth", a dénoncé la "situation floue" dans laquelle se trouvent les employés de la société depuis l'annonce de la création de l'office.
"L'organisation du pèlerinage et de la Omra constitue l'activité principale de la société et un élément essentiel pour son équilibre financier", a-t-elle indiqué dans une déclaration à l'agence TAP. Et d'ajouter "Il n'y a nul besoin de créer une structure parallèle à un organe déjà existant et qui accomplit sa mission avec succès".
La responsable a par ailleurs souligné que l'activité de "Montazah Gammarth" se trouve désormais limitée à l'hébergement des hôtes de l'Etat, "ce qui risque de nuire à son équilibre financier et de peser sur le budget de l'Etat", a-t-elle avancé. Mme Chabchoub a également réclamé des précisions sur le sort des employés de la société, le projet de loi portant création de l'office prévoyant uniquement le transfert des employés chargés du pèlerinage et de la Omra qui constituent 9% de l'effectif total "sans déterminer le sort du reste".
Le projet de loi, a-t-elle encore expliqué, prévoit en outre le transfert des biens et ressources mobiles nécessaires vers l'office, "ce qui constitue une fragmentation de la société qu'il faut soumettre à une commission de restructuration des établissements publics, conformément à l'article 24 de la loi qui en a porté création", a-t-elle insisté. Noureddine Boubaker, secrétaire général du syndicat de base de la société, a pour sa part affirmé que "prétexter" l'échec de la saison du pèlerinage et de la Omra 2011-2012 pour justifier la création d'un office est un "argument fictif", assurant que c'est le ministère des affaires religieuses qui a organisé et supervisé cette saison.
Il s'est, également, interrogé sur "les véritables motivations qui se cachent derrière la création d'une nouvelle structure pour remplacer une société qui génère des bénéfices et qui jouit d'une longue expérience en matière d'organisation du pèlerinage et de la Omra". "Les employés ont été exclus sans aucune concertation avec les cadres de la société", a-t-il dénoncé, ajoutant que "même la position de la présidence de la République, qui s'oppose à la création de l'office, a été ignorée".
DI/TAP