Voir un Ibrahim Guassas, député de l’ANC, se déhancher sur le plateau d’une chaîne de télévision pourrait, en première réaction, faire sourire ou pousser à s’interroger sur la (re)tenue que doivent avoir et se doivent d’afficher les élus du peuple. A bien y réfléchir, ces élus lui ressemblent. Et au delà de la réaction première, c’est tant mieux !
Il est fini le temps des masques figés. Il est fini le temps où aucune émotion n’est permise. Il est bel et bien fini le temps où les politiques étaient insipides et tous aseptisés pour qu’aucun ne ressorte et ne fasse de l’ombre à un dictateur en herbe qui affinera sa démarche de vampire au fil des ans et à cause de peu de voix qui s’élèvent à la première de ses intercades.
Il faut un temps d’adaptation pour comprendre et réajuster sa vision. Saisir que cette joie que porte le “député-danseur“ d’un soir –mais et taximan de son état- correspond au besoin de vivre qui reprend ses droits. Les Tunisiens comme Guassas ont besoin de fêtes, de rires, de danses et d’espoirs.
Ils ont bravé les «fatwas» de ces cheikhs venus d’ailleurs, terrorisant et interdisant le réveillon. Ils ont fait la queue devant les pâtisseries et autres marchands de poulets rôtis. Des tonnes de poulets ont été rôties à leur grande joie et ils ont fêté la fin d’une année qui se termine et qui les a tout de même malmenés. Ils espèrent que 2013 leur apportera plus de joie et de prospérité.
Mais dores et déjà, ils se réjouissent d’un début d’année rock’n’roll et se délectent de l’affaire «Sheratongate» et n’en ratent pas une de la dernière vidéo de Ben Brick parlant des ébats de couples ministériels!
En ce début d’année tonitruant, ils ont trouvé leur héros en la personne de la bloggeuse Olfa Riahi et le rigoureux Samir Remadi qui demande pas moins qu’au «ministre des Affaires étrangères à rendre le montant des dépenses prises en charge par le ministère sans aucun droit».
Ils sont servis comme des rois car avec les propos de l’avocat Fethi Layyouni, concernant la fameuse SN impliquée dans l’affaire du Sheraton, une polémique a aussitôt éclaté vu que l’avocat s’est hasardé à sous-entendre que les femmes qui ne sont pas originaires du sud sont plus légères que d’autres. Une façon de se faire remarquer ou griller!
Pour le reste, c’est la poule de Zaba qui s’est fait remarquer en Turquie. Les Tunisiens scotchés par l’arrogance de Saïda Agrebi autant que sa mocheté, se paie la tête d’un gouvernement qui a annoncé le remaniement le plus long de l’histoire. Un remaniement ministériel qu’on lui sert pour l’anniversaire du 14 janvier. Qui dit mieux?
Par Amel Djait