Le Président du groupe du mouvement Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante Sahbi Atig a démenti, mardi, l’intention du parti de présenter une motion de censure contre le Président de la République provisoire Moncef Marzouki qui « risque éventuellement de l’évincer de son poste ». «Toutes les informations relayées dans les milieux politiques et médiatiques à ce sujet sont de simples présomptions et ne méritent pas tout ce tapage médiatique», a-t-il indiqué.
Les réactions et les rumeurs se sont multipliées depuis l’allocution adressée, le week-end dernier, par le président de la République provisoire Moncef Marzouki au peuple tunisien, dans laquelle il avait plaidé en faveur de la formation d’un mini-gouvernement et de l’évaluation des performances du gouvernement et des institutions de l’Etat.
«Le mouvement Ennahdha n’a pas envisagé de retirer sa confiance du président de la République», a pour sa part indiqué le constituant Walid Bannani (Ennahdha), faisant remarquer que « le mouvement ainsi qu’Ettakatol sont toutefois contre l’allocution du président Marzouki faute de concertations préalables à ce sujet ».
«Les rumeurs qui circulent autour de la coordination entre Ennahdha et plusieurs parties politiques pour désigner un remplaçant du président Marzouki ne sont que des surenchères politiques», a-t-il encore lancé. L’élu du Congrès pour la République (CPR) à l’ANC Samir Ben Amor a estimé que l’Assemblée nationale constituante dispose de toutes les attributions juridiques nécessaires pour démettre quelconque responsable gouvernemental qu’il soit ministre, chef du gouvernement ou président de la République ».
«L’évaluation des performances du gouvernement actuel et la formation d’un mini-gouvernement de compétences sont des propositions qui ont déjà été suggérées par le CPR, même lors des réunions de l’instance de coordination de la Troïka », a- t-il indiqué. « L’évaluation du rendement du gouvernement ne risque pas de porter atteinte au gouvernement ni de mettre en doute son travail », a-t-il ajouté, estimant qu’il s’agit là de pratiques courantes dans tous les régimes démocratiques du monde.
«En sa qualité de président de la République, Moncef Marzouki a le droit de demander une évaluation du rendement du gouvernement», a-t-il tenu à préciser.
Di/TAP